TROIS QUESTIONS À - Patricia Pavese, chef du service Infectiologie au CHU de Grenoble, a bon espoir de voir un vaccin anti-Covid-19 arriver sur le marché dans les six premiers mois de 2021. Une avancée attendue alors qu'aucun traitement n'a jusqu'ici fait la preuve de son efficacité anti-virale. Et ce, en dépit des études qui progressent tant sur le plan thérapeutique que vaccinal.
Place Gre'net : Où en sont les traitements contre la Covid-19 ?
Patricia Pavese : Il y a beaucoup d'études sur le plan thérapeutique mais, pour l'instant, aucun des traitements que nous avons testés n'est efficace sur l'aspect anti-viral. Y compris le Remdesivir *. On a aussi testé l'hydroxychloroquine**, les médicaments anti-VIH qui avaient une efficacité anti-corona, l'Interféron et des médicaments que l'on connaissait comme ayant la capacité à diminuer la multiplication virale.
Par contre, on a maintenant la démonstration et la certitude, au travers de pas mal d'études – dont l'étude anglaise Recovery et l'étude nationale Discovery – qu'il y a deux phases dans cette maladie.
Une première phase, de sept jours, est virale. Ensuite, quand l'état des patients s'aggrave, c'est qu'il y a un orage inflammatoire. Et on sait que les traitements anti-inflammatoires appliqués dans cette deuxième partie de la maladie – la cortisone qu'on utilise pour d'autres maladies – ont une efficacité. Désormais, nous avons ainsi des protocoles thérapeutiques qui utilisent ce traitement. On sait à quel moment les donner, à quelle dose les donner et pendant combien de temps. Autant de protocoles qui ont été diffusés à tous les services accueillant des patients Covid et aux médecins généralistes.
Où en est-on des vaccins ?
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