EN BREF – À l’occasion d’une nouvelle collecte de protections périodiques pour lutter contre la précarité menstruelle, la Ville de Grenoble entend une fois encore « lever le tabou des règles ». Et organise notamment une exposition intitulée « Vivre sang » dans le hall de l’Hôtel de Ville, visible jusqu’au lundi 12 octobre.
« Lever le tabou des règles ». Telle est l’ambition de la Ville de Grenoble, à l’occasion du lancement d’une nouvelle collecte de serviettes périodiques. Du lundi 5 au lundi 12 octobre 2020, des boîtes à dons sont ainsi accessibles à l’Hôtel de Ville de Grenoble, au CCAS, à la Maison des associations, ainsi que dans les Maisons des habitants et les « Grebox » du quartier Chorier-Berriat et du centre social La Baja.
L’opération de collecte a aussi lieu devant les supermarchés. À l’image de la Banque alimentaire lors de ses collectes de denrées, des bénévoles d’associations partenaires de la Ville proposeront aux clients d’inclure des serviettes hygiéniques à leur liste de course pour en faire don. Les associations en question : Althéa, la Croix-Rouge, Femmes SDF, le Planning familial, Solidarité femmes Miléna et Totem.
La précarité menstruelle en question
« Quand chaque euro compte, avoir ses règles n’est plus seulement une rengaine mensuelle, c’est un luxe », juge la Ville. Qui rappelle que, selon un sondage Ifop de 2019, « 39 % des personnes les plus précaires ne disposent pas de suffisamment de protections périodiques faute de moyens ». Quand elles ne renoncent pas purement et simplement à en acheter, comme c’est le cas « souvent » ou « de temps en temps » pour 28 % d’entre elles, selon le même sondage.
La précarité menstruelle est aussi « un phénomène multidimensionnel », poursuit la Ville. « [Elle] concerne aussi bien les jeunes filles, dont les règles arrivent de plus en plus tôt, que les étudiantes, les femmes sans domicile et celles vivant sous le seuil de pauvreté, mais aussi les personnes trans qui peuvent, de plus, être confrontées à de la stigmatisation ».
L’opération de collecte n’est pas la première organisée à Grenoble. En juin 2019, un premier appel aux dons avait permis de récolter 17 000 protections périodiques. Durant le confinement, la Ville s’est par ailleurs alliée aux communes voisines pour participer à une commande groupée auprès des associations Dons solidaires et Règles élémentaires. Permettant la réception de 100 000 protections périodiques, dont 50 000 pour la ville-centre.
Lever le tabou des règles
« Cette année, la collecte s’enrichit de plusieurs animations qui visent à déconstruire le tabou qui entoure les règles », explique encore la Ville de Grenoble. À commencer par une exposition intitulée « Vivre sang ». Son but ? « Inviter à la réflexion sur la place des règles dans notre société ». L’exposition itinérante, qui circule dans l’agglomération depuis quelques années, est visible jusqu’au 12 octobre dans le hall de l’Hôtel de Ville.
Autres rendez-vous : une visioconférence d’Élise Thiébaut, autrice de Ceci est mon sang (La Découverte), le lundi 5 octobre à 17 h 30 (sur inscription). Ainsi qu’une table ronde sur l’endométriose, mardi 6 octobre à 18 heures dans le salon d’honneur de l’Hôtel de Ville. Un rendez-vous en présence de Thierry Michy, chirurgien au CHU de Grenoble, de Stéphanie Reygrobellet, représentante régionale de l’association EndoFrance, et du Planning familial.