FOCUS – L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) appelait cafetiers et restaurateurs à se mobiliser ce vendredi 2 octobre 2020 pour protester contre les restrictions sanitaires. À Grenoble, peu avant midi, ses adhérents ont « fait du bruit » avec des concerts de casseroles improvisés devant leurs établissements. Ainsi, patrons, gérants et employés tenaient-ils à marquer leur refus de « mourir en silence » dans l’éventualité d’une éventuelle fermeture totale.

L’affichette de l’Umih de l’Isère placardée sur nombre d’établissements du centre-ville. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Les cafetiers et restaurateurs grenoblois touchés par les restrictions sanitaires ne décolèrent pas, au lendemain de l’entrevue en visioconférence du maire de Grenoble et du président de la Métropole avec le premier ministre Jean Castex.
Aussi ont-ils réagi partout en France, ce vendredi 2 octobre, suite à l’appel lancé par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). Leur organisation professionnelle leur demande en effet de se mobiliser chaque vendredi avec pour mot d’ordre une simple phrase : « Laissez-nous travailler ! »
Des concerts de casseroles pour marquer la colère
Dans le centre-ville de Grenoble, des employés, gérants et patrons soutenus par l’Umih 38 ont ainsi manifesté pour « faire du bruit » devant leurs établissements peu avant midi. Notamment en donnant de brefs concerts improvisés à l’aide de casseroles ou de fûts de bière pour afficher leur inquiétude autant que leur colère.

Un concert de casseroles donné par des établissement adhérents de l’Uimh dans le centre-ville de Grenoble. © Joël Kermabon – Place Gre’net
En cause, la limite d’ouverture des bars fixée à 22 heures après le passage en alerte renforcée de la métropole de Grenoble. Sans oublier la crainte de « mourir en silence » dans l’éventualité d’une nouvelle fermeture totale si le territoire venait à passer en état d’alerte maximale.
Les cafetiers et restaurateurs refusent d’être « les boucs-émissaires du gouvernement »
« Nous avons pourtant été de bons petits soldats et avons fait tout comme il faut. Ça a été lourd : les plexiglas, les masques et gants, les gels, tout ça… », s’agace Danièle Chavant, présidente de l’Umih de l’Isère, chez qui l’incompréhension et l’amertume dominent. De fait, pour l’organisation professionnelle, « la fermeture des discothèques, des bars et des restaurants ne cassent en rien la chaîne de contamination ».
Bien au contraire, appuie l’Umih 38, « la restriction horaire ou la fermeture des restaurants et des bars donnent le feu vert aux rassemblements sauvages sur la voie publique ou dans des lieux privés ». Le tout « sans aucun respect du moindre protocole sanitaire, sans distanciation physique, sans contrôle », déplore l’Umih 38.
En ce vendredi de protestation, le message est clair : les professionnels refusent en bloc d’être « les boucs-émissaires du gouvernement ». Et lui reprochent de ne pas assumer ses responsabilités se montrant incapable de faire appliquer les mesures sanitaires déjà prises ces derniers mois.
« Là, on nous dit que tout vient des restaurants et des bars alors même que nous n’avons eu aucun foyer de contamination dans nos établissements ! », s’indigne Danièle Chavant. Avant de plaider contre l’injustice ressentie par nombre de responsables de restaurants ainsi montrés du doigt.
« Nous voulons rester ouverts ! », assurent les membres de l’Umih
Quid des cafés et bars souvent pointés du doigt ? « Ils sont débordés, les défend la présidente. Ce n’est pas qu’ils font mal leur travail. Ils ont mis en place les bonnes règles mais se font souvent insulter quand ils rappellent à l’ordre des clients récalcitrants. Ça n’est pas simple ! », rapporte-t-elle.
Les professionnels revendiquent ainsi d’être traités en tant que « partenaires ». « Nous sommes des gens responsables, nous savons maintenir ces protocoles sanitaires et, de surcroît, nous tenons à nos clients », conclut Danièle Chavant.
Jacqueline Amirante, propriétaire du restaurant La ferme à Dédé situé rue Barnave ne dit pas autre chose. « Tous nos employés font très attention aux clients. Donc, oui, nous ressentons de l’injustice car ce n’est pas à partir de nos établissements que se propage le virus. »

Le personnel du restaurant La ferme à Dédé en plein concert de casseroles. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Son souhait ? « Nous, nous voulons rester ouverts. Quitte à faire tout ce qui est possible pour renforcer le protocole sanitaire, et c’est bien ce à quoi réfléchit actuellement notre syndicat. »
Plusieurs mesures pourraient en effet leur permettre de rester « tout ou partie » ouverts même dans les zones d’alerte maximale, assurent-ils. Notamment la prise de température à l’entrée et le recueil des coordonnées des clients de manière à pouvoir les prévenir en cas de contamination. Mais aussi la limitation des tablées de convives qui passeraient à huit personnes au lieu des dix actuellement autorisées.
Autant de mesures qui ont eu l’oreille d’Olivier Véran, ministre de la Santé, donnant ainsi « le sentiment de commencer à être entendus », s’est félicité l’Umih.
Une nouvelle fermeture totale serait une catastrophe « psychologique et économique »
« Tout le monde se pose des questions », réagit quant à lui Nicolas Creissels, président des cafetiers du syndicat Umih 38 et patron du pub irlandais O’Callaghan. En effet, s’inquiète-t-il, « nous sommes déjà assignés à une fermeture à 22 heures et la prochaine mesure serait une fermeture complète ». En l’occurrence, une vraie catastrophe, « autant sur les plans psychologique qu’économique », augure-t-il, surtout après le « traumatisme [de la] fermeture dramatique » imposée en mars dernier.
Comment tous ces commerces ont-il pu surnager après un tel tsunami ? Nicolas Creissels nous en dit un peu plus, le tout sur fond de concert de casseroles.
Joël Kermabon
Beaucoup de rues sont devenues les rues de la soif à #Grenoble avec les nombreuses et nouvelles terrasses autorisées et attribuées sans discernement par les élus DEPUIS 2014, ni contrôles (et sanctions) de respect de la tranquilité publique.
Regardez aussi les extensions nuisibles de terrasses de bars autorisées également jusqu’à fin octobre afin que leurs gérants puissent continuer à se gaver de fric (principalement les bars à Bières) au dépends des riverains.
Remarquez d’habitude nombre de terrases de bars sont doublées et ultra-bruyantes avec leurs clients debouts, hors limites autorisées.
Sans compter l’encouragement de leurs clients à consommer hors horaires de fermetures des terrasses et des établissements dans des verres en plastiques, générant des regroupements dejà et des nuisances sonores pour le voisinage !
À Grenoble ce ne sont pas les exemples qui manquent , seuls leurs profits comptent au dépends des riverains !
En résumé, la tranquillité publique, la santé et le bien être des #Grenoblois, le « maire » #Eric Piolle et la majorité des gérants de bars s’en cognent totalement 👎
Et ils vont faire quoi pour leur « mobilisation » ?
S’occuper des gens dans les hopitaux ?
Les restaurants et les bars ne posent pas le même problème, tout le monde a pu le voir le soir dans les rues de Grenoble. A qui profite l’amalgame ?
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