EN BREF - Lors du conseil municipal, ce lundi 28 septembre, la Ville de Grenoble a décidé de reprendre son pouvoir de police de la circulation et du stationnement, transféré en 2015 à la Métropole. Signe d'un divorce consommé entre la Grenoble-Alpes-Métropole et la Ville de Grenoble ? S'en défendant, la Ville invoque la nécessité de rendre un service plus réactif.
Pour toutes les autorisations d'occupation de l'espace public à Grenoble – stationnements pour un déménagement, chantiers, extensions de terrasse, etc. – les professionnels et particuliers vont devoir de nouveau s'adresser à la Ville de Grenoble et non plus à la Métropole.
Le conseil municipal vient de voter la reprise en main de sa compétence « police de stationnement et de circulation », transférée à la Métropole en 2015, à la création de cette dernière. La loi a en effet prévu la possibilité qu'une commune transfère ou maintienne cette compétence, dans un délai de six mois après l'élection du nouveau président de la Métropole.
« Ça sent (...) l'embrouille avec la Métropole »
Manifestation d'un règlement de comptes avec la Métropole suite aux querelles intestines ? Olivier Noblecourt, conseiller municipal du groupe Nouvel Air, socialistes et apparentés (Nasa) ose espérer que non. Mais cela en a tout l'air pour Émilie Chalas, conseillère municipale LREM du groupe Nouveau Regard. « Ça sent (...) l'embrouille avec la Métropole », lance-t-elle ainsi.
Balayant cette interprétation, Pierre Mériaux, adjoint au personnel, donne sa version : « Le système fonctionnait, mais il est perfectible, c'est ce qui nous a motivés ». La Ville entendrait ainsi améliorer la relation de proximité avec les usagers et la réactivité du service.
Elle souhaiterait aussi « se réapproprier les enjeux de mobilité et du plan de circulation, en lien avec la nouvelle structuration du syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise (Smmag) ».
Fustigeant les lourdeurs « kafkaïennes » du service métropolitain, Alain Carignon, conseiller municipal du groupe d'opposition Société civile, divers droite (OSCDC), doute néanmoins que la Ville parvienne à faire mieux sans un diagnostic de fond concernant les difficultés.
Création d'un nouveau service ex-nihilo
Reste que le législateur n'a pas prévu que la Ville puisse reprendre, avec la compétence, les agents de la Métropole. Par suite, la commune annonce la création de onze postes, sur lesquels elle propose de recruter des contractuels, « compte tenu de la technicité de ces emplois et de la difficulté à trouver des agents titulaires possédant les compétences et l’expérience requises », justifie la commune.
Une approche des ressources humaines que conteste Chérif Boutafa, conseiller municipal du groupe OSCDC, dénonçant une « casse du service public ».
Quant à Émilie Chalas, elle désapprouve ces dépenses supplémentaires et regrette la création de ce doublon administratif.
Seul le groupe Nasa voit d'un bon œil le retour de la compétence à domicile. À la condition de rendre vraiment l'espace public plus « hospitalier » et de lever certains « angles morts », prévient Olivier Noblecourt.
Séverine Cattiaux
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La police municipale sur RMC : « On nous demande simplement de fermer les yeux. La politique de la ville, c’est la verbalisation de véhicules et pas du tout d’aller dans les quartiers s’occuper des problèmes de délinquance. »