Actualité

Région gre­no­bloise : les inter­com­mu­na­li­tés enfin au com­plet après la nomi­na­tion tar­dive de l’exé­cu­tif métropolitain

Région gre­no­bloise : les inter­com­mu­na­li­tés enfin au com­plet après la nomi­na­tion tar­dive de l’exé­cu­tif métropolitain

 

FOCUS - Avec la constitution de son exécutif, la Métropole de Grenoble a mis (au moins provisoirement) fin à plusieurs semaines d'instabilité institutionnelle. Dans les intercommunalités qui la jouxtent, les présidents ont tous été élus pour leur part au mois de juillet 2020. Le point sur les basculements et nouvelles forces en présence pour y voir plus clair dans ce nouveau paysage politique.

 
 
Cette fois, ça y est. Après de longues tractations de couloir, la Métropole de Grenoble dispose enfin d'un exécutif au complet. Le conseil métropolitain du vendredi 28 septembre a en effet permis – provisoirement – une réunification des forces de gauche. Un accouchement dans la douleur aussitôt suivi pas un coup de théâtre, des écologistes et l’Ades ayant, contre toute attente, maintenu des actions en justice contre Christophe Ferrari, président de la Métro.
 
Un psychodrame politique qui contraste fortement avec les intercommunalités environnantes. Qui, toutes, avaient élu plus ou moins sereinement leur président et équipe depuis le mois de juillet.
 

De gauche à droite : Francis Gimbert, ancien président du Grésivaudan, Yann Mongaburu, président du Smmag, et Jean-Paul Bret, ancien président du Pays Voironnais. Le Smmag marque les liens profonds entre les deux intercommunalités et la Métropole © Anissa Duport-Levanti - Place Gre'net

De gauche à droite : Francis Gimbert, ancien président du Grésivaudan, Yann Mongaburu, président du Smmag, et Jean-Paul Bret, ancien président du Pays voironnais. Le Smmag entretient les liens profonds entre les deux intercommunalités et la Métropole. © Anissa Duport-Levanti - Place Gre'net


 
L'Isère compte à ce jour 18 intercommunalités: trois communautés d'agglomération, quatorze communautés de communes et une Métropole. Des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de taille et longévité variables. La Métropole grenobloise partage ses frontières avec huit d'entre elles. Et entretient des liens privilégiés avec certaines, dont le Grésivaudan et le Pays voironnais, notamment au sein du Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise (Smmag).
 
 

Grésivaudan: une unanimité contrastée

 

Contrairement à la Métropole, la communauté de communes du Grésivaudan et celle du Pays voironnais ont changé de président à l'occasion des élections de 2020. Dans le Grésivaudan, Thierry Gimbert a ainsi choisi de laisser la main. Son successeur, Henri Baile, par ailleurs maire de Saint-Ismier, a été réélu dès le premier tour avec une avance (très) confortable le 15 mars 2020.
 

Intercommunalités autour de Grenoble : ce qui va changer. Le discours (fleuve) de candidature d'Henri Baile au soir du 10 juillet 2020 avait tout du discours de victoire © Grésivaudan - YouTube

Le discours (fleuve) de candidature d'Henri Baile au soir du 10 juillet 2020 avait tout du discours de victoire © Grésivaudan - YouTube


 
Sur le papier, rien ne semblait devoir faire obstacle à l'élection d'Henri Baile à la présidence de la communauté de communes. Jusqu'au bout, l'élu sera même présenté comme seul candidat à la succession de Thierry Gimbert. Il pouvait compter derrière lui le soutien de conseillers communautaires de droite comme de gauche. Et ceci malgré une sensibilité politique qui penche nettement plus en faveur du camp des Républicains.
 
Intercommunalités autour de Grenoble : ce qui va changer. La prise de parole de Nelly Gadel n'a pas manqué d'égratigner les conditions de l'élection d'Henri Baile © Grésivaudan - YouTube

La prise de parole de Nelly Gadel n'a pas manqué d'égratigner les conditions de l'élection d'Henri Baile © Grésivaudan - YouTube


Une unanimité pourtant battue en brèche par EELV, le PCF et Génération.s. "Un seul candidat ne peut constituer une offre démocratique", ont protesté les partis dans un communiqué commun.
 
Le tout avec des accents... furieusement grenoblois, lorsque la proximité d'Henri Baile avec Alain Carignon a été évoquée. Proximité également soulignée alors par un mystérieux "Grési collectif", contextualisations historiques et citations de la presse à l'appui.

 
Au final, Henri Baile verra une candidate s'opposer à lui, en la personne de Nelly Gadel, élue de Crets-en-Belledonne. Qui ne manquera pas d'égratigner le futur président durant sa prise de parole. Pas de quoi inquiéter le favori, dont le discours de candidature ressemblait fortement... à un discours de victoire. Une intervention de plus de quarante minutes qui a mis en avant le besoin de rassemblement et l'urgence écologique. Son opposante obtiendra tout de même 16 voix, contre 48.
 
Le changement de présidence du Grésivaudan change-t-il la donne dans ses relations avec la Métropole? Rien n'est moins sûr. Si Henri Baile est de sensibilité différente de son prédécesseur, ses vice-présidents ont été piochés dans les rangs de la droite comme de la gauche, au grand dam d'EELV et du PCF. Et le nouveau président de l'affirmer: "Je préfère le bon sens et la raison pour agir plutôt que l'idéologie qui égare et qui nous éloigne des réalités".
 
 

Pas de ville-centre présidente non plus au Pays voironnais

 
Changement de présidence aussi du côté du Pays voironnais. Après deux mandats à la tête de la communauté d'agglomération, Jean-Paul Bret a, lui aussi, pris la décision de raccrocher. Y compris de son mandat de maire, et pour cause: la commune du Pin (1250 habitants), dont il était l'édile depuis 1989, n'existe plus. Fusionnée avec Paladru en 2017, elle est désormais un secteur des Villages-du-Lac-de-Paladru.
 

Bruno Cattin lors de son élection à la présidence du Pays Voironnais © Pays Voironnais - YouTube

Bruno Cattin lors de son élection à la présidence du Pays voironnais © Pays Voironnais - YouTube


 
L'élu a laissé derrière lui un duel entre deux de ses anciens vice-présidents : Julien Polat, maire de Voiron, et Bruno Cattin, maire de Voissant. Des similitudes avec la Métropole? Tout comme le grenoblois Yann Mongaburu, Julien Polat représente la “ville-centre”. À un léger détail près, puisque l'élu de 35 ans apparaît comme une figure montante de la droite iséroise. Et occupe, en outre, une vice-présidence au Département de l'Isère.
 
Figure montante de la droite iséroise, Julien Polat a raté de peu la présidence du Pays Voironnais © Florent Mathieu - Place Gre'net

Figure montante de la droite iséroise, Julien Polat a raté de peu la présidence du Pays voironnais © Florent Mathieu - Place Gre'net


Autre similitude : tout comme à la Métropole de Grenoble, la ville-centre ne remportera pas la présidence... mais ne sera pas passée loin. Bruno Cattin devance en effet son adversaire de deux voix seulement : 32 voix, contre 30 pour le maire de Voiron.
 
De quoi amener le nouveau président à avoir "une pensée pour Julien Polat"... et à lui proposer une place dans l'exécutif. En l'occurrence, le poste de troisième vice-président en charge de l'Économie et du Développement des activités non délocalisables.
 
Pas de protestation côté EELV cette fois. Et, au contraire, un satisfecit. Le parti écologiste salue en effet la nomination de Nadine Reux en tant que première vice-présidente à la Transition écologique. "Confier la transition écologique à la première vice-présidente, c'est marquer symboliquement l'importance de la question écologique dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques", salue le parti. De quoi rassurer pour des collaborations futures?
 
 

Du renouveau côté Oisans, Chartreuse et Matheysine

 
Quid des autres intercommunalités frontalières? Le changement de présidence a encore été de mise dans l'Oisans, la Matheysine et au sein de la communauté de communes Cœur de Chartreuse. Côté Oisans, peu de surprise: Guy Verney était seul candidat à la succession de Christian Pichoud. Avec quarante voix en sa faveur, et quatre bulletins blancs, le maire de Bourg-d'Oisans a accédé sans mal au poste de président.
 

Cédric Vial, président de Cœur de Chartreuse, et son exécutif © Cœur de Chartreuse

Cédric Vial, président de Cœur de Chartreuse, et son exécutif © Cœur de Chartreuse


La communauté de communes Cœur de Chartreuse a, de son côté, élu Cédric Vial à sa présidence. Avec 28 voix, le maire des Échelles devance largement les huit bulletins obtenus par sa concurrente Martine Machon.
 
Il succède ainsi à Denis Séjourné, ancien maire d'Entre-Deux-Guiers. Qui n'a pas souhaité renouveler son mandat pour mieux se consacrer à son entreprise de coaching professionnel, comme le rapportait Le Dauphiné libéré.
 
Dans la Matheysine, la situation est différente. Le président sortant, Joël Pontier, briguait bel et bien un nouveau mandat. Le maire de Nantes-en-Ratier n'a visiblement pas convaincu: son concurrent, Éric Balme, maire de Saint-Pierre-de-Méaroz, a obtenu 45 voix... contre 8 pour son prédécesseur. Le nouveau président a eu les coudées franches pour imposer un exécutif resserré, composé de huit vice-présidents.
 
 

Trièves et Vercors : deux intercommunalités qui gardent leurs présidents

 
Enfin, certaines intercommunalités ont choisi de maintenir leurs présidents en place. C'est le cas du Trièves, où Jérôme Fauconnier a remporté les suffrages des conseillers communautaires. Victoire aisée au demeurant, puisque le maire d'Avignonnet était le seul candidat à sa succession. Ce qui ne l'a pas empêché de remanier en profondeur la liste de ses vice-présidents, pour n'en garder qu'un seul de la précédente mandature.
 

Jérôme Fauconnier (à droite) a été réélu président de la CC du Trièves © Grenoble-Alpes Métropole

Jérôme Fauconnier (à droite) a été réélu président de la CC du Trièves © Grenoble-Alpes Métropole


 
Réélection aussi pour Frédéric De Azevedo à la présidence de la communauté de communes Saint-Marcellin Isère Vercors Communauté. Malgré la candidature, inattendue, d'un opposant en la personne de Jacques Lascoumes, le maire de Saint-André-en-Royans a remporté sans difficulté les suffrages. Et nommé un exécutif de 11 vice-présidents, contre 15 précédemment.
 
Reste la CC du Massif du Vercors, où Franck Girard-Carrabin rempile pour un second mandat de président. Le maire de Saint-Nizier-du-Moucherotte avait pris son poste en 2016, succédant à un Pierre Buisson démissionnaire pour cause... d'un certain épuisement. Face aux réformes territoriales et la difficulté de trouver le consensus autour de leur application. Preuve que la Métropole n'est pas seule à naviguer dans des eaux parfois houleuses.
 

Florent Mathieu

 

Simon Grange

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

M’Hamed Benharouga, Nathalie Levrat, Michel Vendra et Antoine Aufragne (Just). © Florent Mathieu - Place Gre'net
La Ville de Sassenage s’al­lie à Just pour mettre en place une mutuelle communale

FOCUS - La Ville de Sassenage a signé une convention avec la mutuelle Just pour la mise en place d'une mutuelle communale, afin de permettre Lire plus

Le PCF André Chassaigne et le RN Jordan Bardella s'invitent à la Foire de printemps de Beaucroissant 2024
Beaucroissant : le PCF André Chassaigne et le RN Jordan Bardella s’in­vitent à la Foire de prin­temps 2024

FLASH INFO - La Foire de printemps de Beaucroissant est de retour pour sa 53e édition, les samedi 20 et dimanche 21 avril 2024. Version Lire plus

Le groupe Société civile d'Alain Carignon édite un livret pour fustiger les 10 ans de mandat d'Éric Piolle
Le groupe Société civile d’Alain Carignon édite un livret sur les 10 ans de man­dat d’Éric Piolle

FOCUS - Le groupe d'opposition de Grenoble Société civile a édité un document d'une douzaine de pages dressant le bilan des dix ans de mandat Lire plus

La Métropole alerte sur les risques du protoxyde d'azote, de plus en plus populaire chez les jeunes
La Métropole alerte sur les risques du pro­toxyde d’a­zote, de plus en plus popu­laire chez les jeunes

FLASH INFO - Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble, et Pierre Bejjaji, conseiller métropolitain délégué à la Prévention spécialisée, se sont rendus au Lire plus

Le Smmag inaugure le lancement du service M Vélo + sur le Pays Voironnais avec une première agence à Voiron
Le Smmag lance le ser­vice M Vélo + sur le Pays voi­ron­nais avec une pre­mière agence à Voiron

FLASH INFO - Une cérémonie en grandes pompes a été organisée à Voiron pour inaugurer le déploiement du service M Vélo + sur le Pays Lire plus

StopMicro revendique une "victoire" après la suspension du projet d'extension de Soitec sur Bernin
Suspension du pro­jet d’ex­ten­sion de Soitec à Bernin : StopMicro reven­dique une « victoire »

FLASH INFO - Le collectif StopMicro revendique une victoire alors que l'entreprise Soitec vient de suspendre son extension prévue sur la zone d'activité économique de Lire plus

Flash Info

|

18/04

22h52

|

|

18/04

17h28

|

|

17/04

23h47

|

|

17/04

15h53

|

|

17/04

12h58

|

|

17/04

0h06

|

|

16/04

19h57

|

|

16/04

19h28

|

|

15/04

18h01

|

|

15/04

15h38

|

Les plus lus

Culture| Domène : l’élu RN Quentin Feres s’op­pose à une lec­ture théâ­trale, qua­li­fiée de « pro­mo­tion du wokisme », à la médiathèque

Politique| « Nomadisme, déni de civi­li­sa­tion » : le PCF 38 dénonce les pro­pos du maire de Villette-d’Anthon

Environnement| À la Métropole de Grenoble, le débat sur la com­pé­tence « nappes sou­ter­raines » tourne en eau de boudin

Agenda

Je partage !