FOCUS - Les coureurs du Tour de France prennent leurs quartiers en Isère ce lundi 14 septembre pour une journée de repos, avant de reprendre la route pour une étape 100 % iséroise entre La Tour-du-Pin et Villard-de-Lans le mardi 15. Le lendemain, ils partiront de Grenoble. Avec désormais une circulation active de la Covid-19 dans le département, le préfet a pris des mesures de restriction d’accès à la course pour le public.
Après deux semaines de course où les organismes ont été mis à rude épreuve par les traversées des Pyrénées, du Massif Central et les ascensions terribles dans l’Ain dimanche 13 septembre, le peloton du Tour de France aborde sa dernière ligne droite. Si l’explication finale entre les favoris de la Grande Boucle se déroulera lors du contre-la-montre à la Planche des Belles Filles, dans les Vosges, samedi 19 septembre, l’Isère pourrait jouer un rôle-clé dans le classement général.
Alors qu’ils observent une journée de repos dans le département ce lundi 14 septembre, les coureurs remonteront en selle mardi 15 pour 164 km d’un tracé 100 % isérois et accidenté entre La Tour-du-Pin et Villard-de-Lans. Au programme, cinq difficultés dont le col de Porte et la côte de Revel, classés en deuxième catégorie, et la montée de Saint-Nizier-du-Moucherotte, en première catégorie, dont le sommet se situe à 20 km de l’arrivée à Villard-de-Lans Côte 2000. Une étape qui devrait sourire aux baroudeurs.
L’Isérois Peters rêve de récidiver sur ce Tour de France
Déjà brillant vainqueur à Loudenvielle, dans les Hautes-Pyrénées, sur ce Tour 2020, l’Isérois Nans Peters aura à cœur de se montrer sur les routes de son département. Privé de son leader Romain Bardet qui a abandonné vendredi 11 septembre, le coureur de Monestier-du-Percy devrait avoir toute latitude pour partir dans une échappée.
Si les grands leaders ne s’attaquent pas dans la montée de Saint-Nizier-du-Moucherotte, ils ne pourront pas se cacher mercredi 16 septembre lors de l’étape Grenoble - col de la Loze. Sans doute l’étape reine de cette Grande Boucle, décalée cette année à cause de la pandémie.
Après un départ fictif du boulevard Clémenceau à 12 h 15, le peloton s’élancera de l’avenue de l’Eygala, sur la D1090, à Corenc à 12 h 30 pour 170 km qui le mèneront en Savoie. Au menu, les ascensions du col de la Madeleine et de l’inédit col de la Loze, au-dessus de Méribel, théâtre de l’arrivée, à 2 304 m d’altitude, après 21,5 km de montée d’une pente moyenne à 7,8 %.
Vers un duel slovène pour la victoire finale à Paris
« Ce sera bien un grand vainqueur qui s’imposera au col de la Loze », a commenté Christian Prudhomme, le patron du Tour de France sur le site de l’épreuve. Le maillot jaune Primoz Roglic, 30 ans, devra contenir les attaques de son jeune compatriote slovène Tadej Pogacar, 21 ans, deuxième à 40 secondes.
Le vainqueur sortant, le Colombien Egan Bernal a, lui, perdu toutes ses illusions le 13 septembre lors de l’ascension du Grand Colombier, où il a accusé un débours de plus de sept minutes à l’arrivée sur les deux coureurs qui devraient se disputer la victoire finale.
Du côté des Français, après l’abandon de Bardet et la défaillance de Thibaut Pinot dans les Pyrénées, plus aucun ne peut viser le maillot jaune ou même un podium à Paris, dimanche 20 septembre. Le mieux classé d’entre eux, Guillaume Martin, est 11e du général à 6′45″ de Roglic. Le gain de l’étape est par contre dans leurs cordes, s’ils parviennent à se glisser dans une échappée et que les favoris leur laissent prendre un peu de champ.
Le virus va gâcher un peu la fête
Si la course promet d’être animée mardi et mercredi, la fête sera un peu gâchée pour le public amateur du Tour de France. Depuis le 11 septembre, l’Isère fait partie des 42 départements classés en zone rouge, signifiant que la Covid-19 circule activement sur le territoire.
La veille, le préfet avait pris un arrêté interdisant toute manifestation ou rassemblement organisé de 8 à 20 heures dans les communes traversées par la course et rendu obligatoire le port du masque à partir de 11 ans. À La Tour-du-Pin mardi, il n’y aura pas de fan zone ni d’écran géant, comme c’était prévu, et surtout le public ne sera pas autorisé à assister au départ fictif en haut du Champ-de-Mars.
À Grenoble mercredi, alors qu’une jauge de 5 000 personnes était prévue boulevard Clémenceau, le départ se déroulera finalement là-aussi à huis clos, sans spectateurs à côté et aux alentours de cette ligne de départ.
Laurent Genin