EN BREF - Plan blanc express au CHU de Grenoble. Vingt-quatre heures après l'avoir déclenché, les autoritaires sanitaires ont levé le dispositif de crise en faisant appel aux soignants volontaires mais aussi aux établissements de santé du territoire. De quoi soulager des services dépassés par le flux de patients, faute de personnel. Un système D mais jusqu'à quand ?
Plan blanc express au CHU de Grenoble. Le dispositif de crise, activé dimanche 6 septembre en fin de journée pour faire face au manque de personnels et son corollaire le manque de lits, a finalement été levé vingt-quatre heures plus tard.
Problème (momentanément) réglé ? L'activation du plan blanc a permis de rappeler de manière exceptionnelle une vingtaine de personnels. Et d'en appeler à d'autres établissements de santé du territoire pour qu'ils prennent en charge des patients et viennent soulager le CHU. À la rescousse ? Le centre hospitalier psychiatrique de Saint-Égrève mais aussi la clinique mutualiste ou les cliniques Belledonne et Les Cèdres.
Comment en est-on arrivé à cette solution de dernier recours, le plan blanc n'étant d'ordinaire activé que pour faire face à des situations sanitaires de crise, souvent en rapport avec une épidémie (grippe, Covid au printemps) ou des circonstances exceptionnelles (canicule, attentats) ?
« L’impérieuse nécessité de repenser rapidement l’organisation des soins au sein des territoires »
Au rattrapage médical et chirurgical post-crise Covid s'est greffé un flux de patients cet été, notamment en traumatologie. À quoi il faut ajouter l'hémorragie de personnels, en particulier de médecins, dans certains services comme les urgences, que ce soit à l'hôpital Michallon à Grenoble ou à l'hôpital de Voiron.
« Les difficultés rencontrées à Grenoble, bien connues de la gouvernance, ne sont néanmoins pas propres à notre établissement, soulignent les services du CHU à Place Gre'net. Le fonctionnement des services d’urgence est une problématique nationale qui remonte à plusieurs années et qui a fortement contribué à la crise actuelle. Elle met en exergue, ici comme ailleurs, l’impérieuse nécessité de repenser rapidement l’organisation des soins au sein des territoires, tout en tenant compte des tensions réelles constatées sur le marché de l’emploi médical. »
« Le plan blanc est un aveu de faiblesse »
De quoi laisser les représentants du personnel dubitatifs. « Le plan blanc est un aveu de faiblesse. C'est ouvrir la boîte de Pandore. On n'est pas là en épidémie de Covid ! À la prochaine épidémie de gastro, on fait quoi ? », interroge Olivier Pautonnier, délégué FO à l'hôpital de Voiron. « Le CHU est en pilotage automatique. C'est “démerdez-vous !” On se prépare à des plans de retour à l'équilibre dès l'année prochaine parce que derrière, le système de financement des hôpitaux n'a pas été modifié. »
Patricia Cerinsek