FOCUS – Une seule structure, une seule saison commune, mais trois lieux : Le Grand théâtre (place Saint-André), Le Théâtre 145 et Le Théâtre de poche (cours Berriat). Le tout nouveau théâtre municipal de Grenoble (TMG), dédié à la création et aux écritures contemporaines chorégraphiques et théâtrales, déroule sa programmation 2020 – 2021.
À Grenoble, le Grand théâtre de la place Saint-André et les Théâtre 145 et Théâtre de poche du cours Berriat ne font plus qu’un, sous la bannière du Théâtre municipal de Grenoble. « Le TMG est la structure qui réunit les trois lieux », expliquent ainsi Delphine Gouard, directrice du Théâtre municipal de Grenoble depuis novembre 2019, et David Aparicio, en charge de la programmation.
« Les spectacles sont accueillis là où ils sont le mieux : pas de grands spectacles pour le Grand théâtre, mais des grands spectacles partout, au Poche comme au 145 », ajoute la directrice. Une division en trois plateaux qui s’est accompagnée d’une harmonisation des tarifs. Avec une baisse du prix des places pour le Grand théâtre… et une augmentation substantielle appliquée aux tarifs du Théâtre 145 et du Théâtre de poche.
Après plusieurs mois de confinement et de télétravail, l’équipe du TMG est de retour. Les douze spectacles annulés durant la crise ont été reportés sur les deux saisons à venir, la meilleure solution pour l’équilibre de l’activité du théâtre et la santé économique des équipes artistiques. Les ateliers couture et costume ont, pour leur part, continué à travailler pendant le confinement : confection de masques homologués, et fabrication de protections plexiglas pour le Musée de Grenoble. Quant aux trois scènes, elles ont été occupées cet été par des compagnies locales.
Un axe fort autour du soutien à la création de compagnies locales
Trois équipes artistiques en résidence représentent l’axe de la création. À commencer par Pascale Henry, autrice, metteuse en scène et directrice artistique de la compagnie Les Voisins du dessous. Ses textes et ses spectacles étudient les interactions entre destin individuel et société. La compagnie présentera deux spectacles cette saison.
Le premier : Le grand brasier, le 17 mars 2021 (Théâtre 145). Aux côtés d’autres duos féminins, Pascale Henry et Céline Delbecq chercheront à savoir ce que sont devenus nos préjugés sur la figure de la sorcière, victime absolue et rebelle obstinée. Le second : J’aimerais beaucoup vous voir samedi ou dimanche prochain, les 1er, 2 et 3 avril (Théâtre 145). Un chantier de création et un moment de théâtre réinventé sans filet, qui aurait dû voir le jour au printemps 2020.

Visuel du spectacle de Pascale Henry J’aimerais beaucoup vous voir samedi ou dimanche prochain © Viviane Joakim
Nicolas Hubert, danseur et chorégraphe de la compagnie Épiderme, propose pour sa part deux rendez-vous. Une nouvelle création baptisée Espace pudique (& Angles morts), du 10 au 16 décembre 2020 (Théâtre 145). Un « Journal intime d’un corps dansant » qui interroge : « Qu’est-ce qui a pu pousser un animal pudique à choisir un métier de représentation ? » Ainsi qu’une pièce du répertoire de la compagnie, Circonférence (4 et 5 mars 2021 au Théâtre de poche), où Nicolas Hubert et le clarinettiste Michel Mandel se retrouvent sur scène.
Enfin, François Veyrunes, directeur artistique et chorégraphe de la Compagnie 47.49, présentera En Outre noir, les 29 et 30 avril 2021 au Grand Théâtre. « Cinq danseurs et danseuses convoquent leurs propres ressources et la vigueur nécessaire dans une lutte sans ennemi. La configuration “multi frontale” proposée au Grand théâtre permettra à une partie du public de se placer sur la scène. »
Les trois artistes associés, au-delà de leurs propres résidences de création et de la présentation de leur répertoire, inviteront à la découverte d’autres compagnies et proposeront une série de rendez-vous insolites avec le public.
Des rendez-vous immanquables
Premier spectacle : Fractale, une chorégraphie de Francesca Ziviani, le samedi 10 octobre à 20 heures, Théâtre 145.
Magnifique interprète (chez François Veyrunes, Jean-Claude Gallotta ou encore Yoann Bourgeois) Francesca Z. signe ici sa première chorégraphie pour un trio. En s’inspirant de la physique de l’univers, sa gestuelle sensible cherche comment trouver l’harmonie en acceptant le conflit.
Deuxième rendez-vous : À tous ceux qui aiment se salir en parlant. Où l’on peut compter sur le talent et l’énergie incroyables des jeunes comédiennes Claudine Sarzier et Charlène Girin pour rouler, sinon immerger le public dans la poésie de Christophe Tarkos. Le 4 novembre, à 20 heures, au Théâtre de Poche.

Le Discours d’après Fabrice Caro, en novembre 2020 au Théâtre 145. © Nicéphore Tsimbidaros et Anne Dutoit
Autre temps fort : Le Discours, d’après Fabrice Caro, présenté les 24, 25 et 26 novembre à 20 heures au Théâtre 145. Grégory Faive campe Adrien, un (anti)héros qui n’est vraiment pas sûr de vouloir participer à un repas de famille. Il a mieux à faire : essayer de comprendre où en est sa vie amoureuse. Alors pourquoi son futur beau-frère a‑t-il-choisi ce moment pour lui demander d’écrire quelques mots pour son mariage ? La promesse d’un spectacle, drôle, enthousiasmant et sensible.
Sans oublier un concert du grand batteur de jazz Billy Cobbham le mercredi 7 octobre au Grand Théâtre. L’homme de Hus de Camille Boitel, figure du cirque contemporain, les 11 et 12 mars 2021. Ainsi que des spectacles jeune public comme Racines, du « cirque poétique », le 14 octobre. Ou Gus, conte rock et tendre de Sébastien Barrier à voir dès 9 ans, le 20 décembre au Grand Théâtre.
Au total, la nouvelle saison du TMG comptera pas moins de 35 spectacles et 66 représentations de danse, de théâtre, de musique, de cirque, de clown, de chanson et d’autres disciplines encore. Auxquels s’ajouteront des ateliers, des répétitions ouvertes, des rencontres en bord de scène et des moments de partage avec les artistes programmés tout au long de l’année. De quoi (re)donner envie d’aller au théâtre ?
Christine Prato