FOCUS – Père absent baignant dans le monde criminel, pensionnat, difficultés scolaires, incarcération… Michaël Allegre a beaucoup de choses à raconter. Originaire de Marseille, ce quadragénaire vagabonde sur les routes de France depuis ses 18 ans, sans domicile fixe. Il y a un an, il a publié son histoire en auto-édition. Un livre qu’il vend actuellement dans les rues de Grenoble. Rencontre.
Non loin de la place Victor-Hugo, un homme interpelle les passants. Michaël Allegre, 47 ans est arrivé à Grenoble fin juillet.
SDF, il vend dans la rue le livre qu’il a écrit et auto-édité en 2019 : L’Orphelin marseillais. Une autobiographie qui retrace son parcours depuis l’enfance jusqu’à ses galères en tant que SDF.
Originaire de Marseille, il sillonne la France depuis ses 18 ans pour s’en sortir. Après être passé par Paris, Nantes, Cherbourg et Lyon, il a décidé de revenir à Grenoble pour recommencer à zéro.
« La prison a développé mon goût pour l’écriture »
Le livre s’ouvre sur la rencontre entre son père et sa mère. Le ton est donné. « Je n’ai jamais connu mon père mais j’avais envie de raconter cette rencontre, même s’il y a un peu de fantasme et que ce n’est pas exactement la vérité », reconnaît-il.
Son père, Henri Allegre, était proxénète. Une figure connue du milieu des “voyous” à Marseille dans les années 70. « Je l’ai rencontré pour la première fois lorsque j’avais 30 ans. Il venait de sortir de prison », raconte Michaël.
De la prison, Michaël en a fait, lui aussi. Pour escroquerie, au début des années 90. Il n’avait alors que 18 ans. « J’ai eu une période carte bleue », confesse-t-il.
C’est à ce moment-là que son goût pour l’écriture s’est développé. « J’aimais beaucoup les rédactions lorsque j’étais au pensionnat mais, en prison, j’étais un peu l’écrivain [public] car je rédigeais les lettres d’autres détenus. » Après cette détention, il a parcouru les routes de France, enchaîné les petits boulots, puis s’est retrouvé à la rue.
Écrire pour faire connaître son histoire
Michaël l’affirme : « Je suis un écrivain dans l’âme. » Mais comment lui est venue cette idée de raconter son histoire et de la publier ? « J’ai eu un déclic par rapport à ma fille, qui est aujourd’hui la seule famille qu’il me reste avec ma petite-fille. Je me suis demandé ce que je pourrais leur laisser comme héritage et ça m’a motivé à écrire mon histoire. »
C’est alors qu’il rencontre une femme organisant des ateliers d’écriture en prison et qui l’encourage à coucher son histoire sur le papier. De 2013 à 2018, il écrit donc cette autobiographie, puis la soumet à l’auto-éditeur Lulu, qui la publie et la distribue début 2019.
Mais à cette même époque, Michaël perd son logement provisoire à Cherbourg et se retrouve sans ressources. « À ce moment-là, tout ce que je voulais, c’était rentrer à Marseille, voir ma fille avec mon livre en poche. Je voulais qu’elle soit fière de moi », explique-t-il.
Commencent alors pour lui de longues et éprouvantes semaines de vente dans la Cité phocéenne. « Je passais plusieurs jours sans dormir car, quand on dort sur un banc à Marseille, on est sûr de se réveiller sans sa sacoche le lendemain », raconte-t-il avec le sourire. En un an, Michaël a ainsi vendu plus de 400 exemplaires de son livre, auxquels s’ajoute une quarantaine de vente sur le web.
Le Marseillais grenoblois
Après un passage par Lyon, Michaël s’est retrouvé début juillet à Grenoble. « Ça s’est fait sur un coup de tête. Je gardais de très bons souvenirs de Grenoble où je suis passé une fois il y a plus de vingt ans. C’est une ville qui m’a porté chance et où j’ai été très bien accueilli. Même si les SDF, comme partout, sont plutôt mal vus ». Le Marseillais vit des ventes de son livre. Depuis qu’il est ici, il a vendu une bonne trentaine de livres dans la rue. Il partage sur sa chaîne YouTube ses pensées quotidiennes et remercie chaque jour les personnes qui ont acheté son autobiographie.
Pour la suite, Michael se montre très optimiste sur sa situation. « J’ai un petit studio où je vis pour l’instant grâce à la vente des livres et j’ai monté une association pour permettre à des SDF de sortir de la rue en écrivant des livres. » Michael parle de ses projets avec des étoiles dans les yeux. Il assume dans ce livre qui il est et espère qu’à terme son livre lui permettra de se stabiliser et de sortir de sa condition précaire, « si possible à Grenoble ». Son prochain livre devrait bientôt sortir : Le Guerrier de la rue.
3 réflexions sur « Michaël Allegre, “l’orphelin marseillais” SDF vend son livre autobiographique dans les rues de Grenoble »
J ai lu son livre , des amis et moi même avons essayé de l aider nous aurions mieux fait de passer notre chemin ce Monsieur est grand manipulateur doublé d un mythomane pathologique
Ne vous laissez berné par cet escroc à l imagination machiavélique
Michael Allegre le SDF de luxe est actuellement recherché dans toute la France par la Police. Escroc, manipulateur, pervers narcissique, il se retrouve avec 23 plaintes contre lui à ce jour dont des plaintes bien plus graves que de l’escroquerie.
Comment peut on croire un seul instant les recits de ce type, tout n’est que mensonge, pure invention pour escroquer les gens, il se dit sdf alors qu’il se fait payer des chambres d’Hotels par ses victimes