FOCUS — Le préfet de l’Isère a parcouru les rues du centre-ville de Grenoble dans l’après-midi du mardi 18 août. But de l’opération ? S’assurer du respect du port du masque dans les transports en commun et les lieux clos. Ceci sur fond d’accélération de la reprise du Covid-19 dans le département où le taux de positivité des tests a quadruplé en l’espace de quinze jours.
Un passage par les Galeries Lafayette, suivi d’un tour place Grenette puis le long de la rue Lafayette jusqu’à rejoindre la place Notre-Dame… Malgré les apparences, le préfet de l’Isère n’était ni en balade, ni en train de faire du lèche-vitrines dans les rues de Grenoble ce mardi 18 août. Accompagné de membres de forces de l’ordre, Lionel Beffre voulait surtout s’assurer… du respect du port du masque dans les espaces clos.
« Le but est de re-sensibiliser nos concitoyens à la nécessité de faire attention », explique le représentant de l’État. Un temps de pédagogie : aucune verbalisation n’a ainsi été effectuée au cours de l’opération. Mais des procès-verbaux n’en sont pas moins dressés tous les jours, par la police nationale comme la gendarmerie. Le préfet a d’ailleurs rendez-vous mercredi 19 août avec les gendarmes à Meylan pour une nouvelle action de “re-sensibilisation”.
Un taux de positivité qui quadruple en deux semaines en Isère
Est-ce à dire que les citoyens se relâchent ? « Il y a toute une série de comportements absolument nécessaires, dont on a vu qu’ils ont pu être oubliés pendant une partie de la période estivale. Il faut remettre tout cela au goût du jour, en faisant prendre conscience du danger », répond Lionel Beffre. Et le danger, en l’occurrence, ce sont des taux de positivité en forte hausse sur le département de l’Isère.
Certes, les chiffres isérois sont en-dessous de la moyenne nationale, voire régionale, mais la tendance est nette. Selon les dernières données du préfet, le taux de positivité aux tests du Covid-19 est de 2 %. Il n’était que de 0,5 % voilà deux semaines. « Cette tendance n’est pas bonne, et si elle s’accélère cela risque d’être très grave pour la rentrée. Aujourd’hui, il faut casser l’évolution », insiste Lionel Beffre.
Un renforcement des contrôles est-il à l’étude ? Oui, répond le préfet, mais en ciblant les zones qui peuvent poser problème. Par exemple, favoriser une présence dans les transports en commun le soir, où le port du masque est moins respecté qu’en journée. En somme, résume-t-il : « Nous adapterons les contrôles aux comportements que l’on observera. Il vaut mieux faire les contrôles là où c’est efficace ! ».
Frapper les contrevenants au portefeuille en cas de non port du masque
Une chose est certaine pour Lionel Beffre : aujourd’hui, les citoyens sont informés, autant des gestes que des restrictions sanitaires. « Quelqu’un qui voudrait ignorer les choses, il faudrait qu’il fasse des efforts ! », ironise le préfet. À ses yeux, l’immense majorité de la population est au courant des règles en vigueur : « Elles sont comprises. Ça ne veut pas dire qu’elles sont admises, ni même qu’elles sont [respectées], mais elles sont comprises ! ».
Quant aux irréductibles opposants au masque, Lionel Beffre compte bien les attaquer… au portefeuille. « Une fois que quelqu’un a été verbalisé à 135 euros, ça va rester dans sa tête, ça marque les esprits. C’est triste d’en arriver là, un message unique devrait suffire, mais ce n’est pas toujours le cas », plaide-t-il. Plus marquant encore pour les esprits : si l’amende est de 135 euros, elle atteint les 1500 euros en cas de récidive.
Et Lionel Beffre de regretter que la commune de Pont-de-Claix ait choisi la voie de l’arrêté municipal pour imposer le port du masque sur ses marchés. La différence avec un arrêté préfectoral ? Le coût de l’amende, qui ne peut pas dépasser les 38 euros. « Je trouve que c’est insuffisant au regard des enjeux », estime le préfet. Qui rappelle que les arrêtés préfectoraux sur le masque ont toujours été pris en accord avec les maires de chaque commune.