EN BREF – Lancés en 2019 par la Ville de Grenoble, les chantiers jeunes permettent à des 16 – 20 ans de découvrir l’engagement ainsi que le monde du travail associatif. Du 6 juillet au 14 août 2020, pas moins de 120 jeunes se sont portés volontaires pour découvrir et apprendre auprès des associations partenaires.
Ambiance bon enfant autour du lac Jean-Verlhac de Grenoble. Ce jeudi, c’est « Livres et jeux au bord du lac », avec cinq jeunes du programme « chantiers jeunes » pour encadrer les enfants.
Quelques bambins lisent sur de petits poufs rouges et jaunes. D’autres jouent avec des planches à rebond ou au hockey. Ça rit, ici et là, ça crie aussi. « Mais t’es devenu trop fort ! », lance un encadrant à un hockeyeur en herbe.
Le but de ces chantiers jeunes lancé par la mairie en 2019 ? Proposer à des Grenoblois âgés de 16 à 20 ans de s’engager pendant deux semaines avec des associations partenaires pour développer chez eux le goût de l’engagement. 120 places étaient à pourvoir pour cet été, d’où l’organisation préalable d’un tirage au sort. Qui a également permis de constituer des équipes de cinq pour travailler avec des associations comme la SPA, la Banque alimentaire, Emmaüs etc.
Favoriser l’engagement et le vivre-ensemble
Cette semaine-là, c’est donc avec la maison des habitants que les jeunes travaillaient. D’où cette escapade dans le parc au bord du lac. Celle d’avant, ce groupe de cinq donnait tous les matins un coup de main à la Banque alimentaire.
Abdoulaye, comme les autres jeunes présents ce jeudi, a rejoint l’équipe le 20 juillet. Si celui-ci ne cache pas une certaine timidité, le courant passe bien avec les enfants. Il assure apprécier cette expérience.
« À la base, je suis venu pour découvrir le monde du travail et pour me faire un peu d’argent de poche », avoue-t-il en souriant. Jouer avec les plus petits, il en avait un petit peu l’habitude : « Je m’occupe déjà d’enfants de temps en temps dans le cadre familial, donc ce n’est pas trop différent. »
Andréa encadre cette équipe de jeunes. Pour elle, cette expérience développe le goût de l’engagement chez les jeunes, mais également le vivre-ensemble. « 50 % des jeunes viennent des quartiers “politique de la ville” et le reste des autres quartiers. Ce qui est bien, c’est que ça permet aussi de faire de la mixité, en plus de les entraîner au monde du travail », explique-t-elle.
Les chantiers jeunes plus utiles que les « vacances apprenantes » ?
Pour Anabelle Bretton, c’est le « meilleur job d’été qui puisse exister ». L’adjointe à l’éducation populaire et à la jeunesse explique même que c’est véritablement ça les « vacances apprenantes ».
« Ici, c’est forcément des vacances où l’on apprend. Que ce soit comme là, c’est-à-dire s’occuper d’enfants, ou dans le face-à-face avec le public comme à Emmaüs ou ailleurs, c’est dans ces moments-là qu’on apprend vraiment. »
Anabelle Bretton est donc catégorique : ces vacances sont plus « apprenantes » que les « vacances apprenantes » mises en place par le ministère de l’Éducation nationale. « C’est comme pour les colos. C’est la vie en collectivité que l’on apprend. On apprend aussi à camper, on apprend la solidarité, comme là. Les vacances ou l’on apprend, ça a toujours existé », conclut-elle.