FOCUS – Après l’automne, l’hiver et le printemps, voici la quatrième et dernière saison de l’événement culturel Paysage>Paysages, lancé ce mardi 30 Juin depuis le domaine de Vizille. Tout un été pour découvrir ou redécouvrir les contrées iséroises et leurs paysages au travers de nombreux spectacles, concerts, expositions, rencontres et festivités… dans le respect des normes sanitaires.
Paysage, paysages… Dès les premiers pas dans la cour du château de Vizille, quelque chose interpelle. Un vélo sur… une mobylette, sur un van, sur un minibus. Cette œuvre de l’artiste belge Maarten Vanden Eynde se dresse entre le château et les fontaines du parc. Un superbe décor pour cette cérémonie d’ouverture de la quatrième et dernière édition de « Paysage>Paysages ». Avec pour thème cette année, le dépaysement.
Initié par la structure artistique Laboratoire et porté par le Département, cette édition propose plus de 120 événements artistiques et culturels, répartis sur cinq territoires de l’Isère (Trièves, Haut-Rhône dauphinois, Sud Grésivaudan, Bièvre Valloire et agglomération grenobloise). 113 artistes ont ainsi répondu présent et se produiront dans plus de 80 communes jusqu’à fin septembre.
Une programmation dense, sous le signe du revivre ensemble
Il serait injuste de ne présenter que quelques manifestations culturelles proposées par cette édition, tant celle-ci regorge de rendez-vous artistiques, sportifs ou festifs. Citons tout de même la mise en place d’un cinéma éphémère dans une grange du Trièves, au beau milieu de la forêt. Ce cinéma champêtre proposera des documentaires « pour questionner une certaine approche des vacances » selon le président de l’Association À bientôt j’espère.
Dans le Haut-Rhône dauphinois, cette fois, le public pourra participer à de petits bivouacs près du fleuve, et visiter une exposition de panneaux signalétiques. Des panneaux loin des traditionnels « Stop » « cédez le passage » et autres indications du Code de la route, mais qui signaleront « les détails négligés du territoire ».
Enfin, dans l’agglomération grenobloise, les amateurs de randonnées auront tout le loisir de s’immerger dans une aventure de deux jours sur les contreforts de la Chartreuse. Bien évidemment, la liste est longue : atelier Minecraft, drive-in de spectacle vivant ou encore marathon de dessins, il y en a pour tous les goûts.
Bref, une édition riche dans un moment où la culture et le vivre-ensemble doivent retrouver le chemin de nos habitudes. C’est en somme, le cri du cœur de Bruno Thircuir, metteur en scène du collectif partenaire du projet, « la fabrique des petites utopies », qui propose des comptes et histoires méconnues du territoire isérois ainsi que des « confidences » sur les secrets qui l’entourent.. « Il faut continuer de vivre, découvrir, raconter ! » Pour lui, cet agenda culturel signe « la relance de la culture » dans la région.
Devant les autres artistes présents, les organisateurs et le président du département Jean-Pierre Barbier, Bruno Thircuir ne cache pas sa joie : « Merci d’avoir cru au fait que l’on puisse à nouveau se rencontrer ».
Le Covid, loin du paysage
En janvier, 200 événements étaient prévus pour cet édition 2020. Finalement, seuls 120 d’entre eux se dérouleront donc cet été. Des événements tenus en plein air et dans le respect des règles sanitaires en vigueur. De fait, le contexte post-covid plane sur cette édition. Sans que cela n’inquiète outre mesure les artistes et les organisateurs.
Paysage>Paysages aurait-il pu être annulé ? Patrick Curtaud, vice-président du département en charge de la culture, répond par la négative sans hésiter : « Si des spectacles ont dû être annulés pour des raisons sanitaires, il était important de proposer, et ce dès le début de l’été, des événements pour pallier le vide qu’a laissé la crise sanitaire ».
Le vice-président concède toutefois quelques hésitations quant à la tenue de cette édition, au début. Toutefois, « on a vu que la situation était propice à ce que nous maintenions le projet. Et puis il faut retrouver le goût de vivre, tout en restant prudent », conclut-il avec un sourire.
Corentin Bemol