EN BREF – Remplacer sa chaudière au fioul par une chaudière gaz/solaire thermique. Tel est l’enjeu de « l’Aide zéro fioul », présentée par la Métropole de Grenoble ce lundi 29 juin. Son objectif ? Donner un coup de pouce aux particuliers afin de les inciter à opérer cette conversion onéreuse.
Pas d’eau dans le gaz ce lundi matin au siège de la Métro. Christophe Ferrari, président de la Métropole grenobloise, et Didier Saussier, directeur régional de Gaz réseau distribution France (GRDF), ont présenté leur plan d’aide pour « développer la transition énergétique », en partenariat avec la région Auvergne Rhône-Alpes.
Un soutien financier visant à remplacer les solutions de chauffage au fioul par des dispositifs de chauffage au gaz, couplés à un système solaire thermique (chauffe-eau solaire).
« Cette aide est dans la lignée de ce que nous avons fait jusqu’à présent », affirme le président de la Métropole. Qui insiste par ailleurs sur les ambitions de la collectivité en matière de transition écologique ainsi que sur la qualité de vie qu’offre cette conversion : « Un meilleur confort avec la fin des incommodités liées au bruit ou aux odeurs du chauffage au fioul ».
« Ce partenariat se fait dans un esprit d’ancrage local. Nous sommes avec la Métropole sur ce dossier car nous avons une même vision sur l’évolution technologique et sociale », ajoute Didier Saussier. De fait, la mesure permettrait « une réduction de 80 % des émissions de particules », selon Christophe Ferrari. Et Bertrand Spindler, vice-président délégué à l’énergie, d’ironiser : « Nous n’avons pas attendu le Covid pour mettre en place la transition écologique »…
Coup de pouce pour un chauffage éco-responsable… et pour l’économie locale
La Métropole prévoit une aide à hauteur de 1 500 euros, tandis que GRDF propose une remise de 400 euros pour le raccordement au réseau de Gaz de ville. Néanmoins, le soutien financier pourrait aller jusqu’à près de 9 770 euros pour les foyers les plus modestes, grâce aux aides de l’État et de la région. Un partenariat commercial potentiellement juteux donc pour l’entreprise… ainsi que pour l’économie locale. En effet, Christophe Ferrari insiste sur le rôle des sociétés de l’agglomération grenobloise dans ce dispositif. « Les TPE vont en avoir grandement besoin, surtout en cette période. »
Le coût du remplacement, une interrogation au cœur du dispositif
Malgré les financements déployés par les collectivités et ce plaidoyer en faveur de l’écologie, il n’en demeure pas moins que le prix d’une telle conversion reste assez élevé pour bon nombre de foyers. De quoi en refroidir certains.
Si le président de la Métro insiste sur une prise en charge des coûts à 80 % pour les foyers les plus modestes, le reste à charge pour ces derniers peut varier entre 4 440 euros pour une chaudière à gaz “haute performance”, et environ 3 000 euros pour la solution “gaz-solaire”.
« Tout est relatif. Même si le coût peut sembler important, cela reste néanmoins une aide très significative », rappelle Didier Saussier. De son côté, la directrice territoriale de GRDF Marion Carroz estime qu’il faudra attendre quatre ou cinq ans pour rentabiliser l’investissement dans ce nouvel équipement. Reste maintenant à savoir si ce nouveau dispositif portera ses fruits.
Corentin Bemol