EN BREF – Le Département de l’Isère annonce débloquer 30 millions d’euros pour venir en aide aux associations touchées par la crise sanitaire. Des « premières mesures », explique le président Jean-Pierre Barbier, qui table sur des « années à venir compliquées ». Et ne manque pas de vanter la santé budgétaire du Département et sa capacité d’investissement.
Trente millions d’euros. Telle est la somme annoncée par le Département de l’Isère pour aider les associations touchées par la crise. Pour commencer, du moins. « Ce sont les premières mesures », avertit ainsi Jean-Pierre Barbier, président du Conseil départemental. Pour qui « l’impact sur les acteurs associatifs est loin d’être fini. Et on est loin d’avoir fini de comptabiliser les pertes. » En particulier quand la crainte d’une reprise de la crise sanitaire reste d’actualité.
Cette somme sera versée de différentes manières selon les structures. Par exemple, à travers un maintien des subventions aux associations d’aide aux personnes, même quand l’activité prescrite a été revue à la baisse durant le confinement. Ou des subventions d’investissement transformées en aide au fonctionnement. Ou encore des sommes versées au cas par cas, notamment au Secours populaire ou à la Croix-Rouge.
15 000 rendez-vous associatifs annulés ou reportés durant le confinement
Comment s’est décidé l’octroi de ces aides ? Fin mai, le Département invitait les associations à répondre à un questionnaire sur l’impact de la crise et leurs difficultés. Au final, ce sont 1 500 réponses qui sont parvenues aux services départementaux. Avec des résultats unanimes (et peu surprenants) : 98 % des répondants ont vu leur activité baisser pendant le confinement. Et 84 % ont dû annuler des événements.
Les chiffres sont, dans ce domaine, éloquents : dans le seul milieu sportif, 10 000 rendez-vous ont été annulés durant le confinement, tandis que 250 ont été reportés. Au niveau de la culture, les associations iséroises ont dû annuler 2 800 événements, tandis qu’un millier ont été reportés à plus tard. Avec, à chaque fois, un poids sur les recettes non négligeable.
1 500 réponses semblent toutefois bien peu au regard des 26 000 associations présentes en Isère, selon les chiffres de Jean-Pierre Barbier lui-même.
Pourquoi si peu ? Le Département s’est basé sur les structures enregistrées auprès de la préfecture, en définitive peu représentatives. Au final, entre 3 000 et 4 000 questionnaires ont été adressés aux associations, et d’autres relayés par les mairies. De quoi permettre à la collectivité de considérer le nombre de réponses satisfaisant.
Des « années compliquées » en perspective
À la veille de la séance publique du vendredi 26 juin, le président n’a pas manqué de saluer la bonne santé financière du Conseil départemental… ni de vanter sa gestion budgétaire. En mettant en avant un différentiel positif entre recettes et dépenses de plus de 220 millions d’euros, Jean-Pierre Barbier a souligné la capacité de la collectivité à répondre aux besoins des associations. « Ça nous donne une capacité d’investissement énorme », s’est-il réjoui.
Une capacité qui est la bienvenue ? « Heureusement qu’on a quelques réserves, parce que je pense que les années à venir seront compliquées », a reconnu le président. En s’inquiétant d’une crise économique qui va peser sur les entreprises et l’immobilier, et risque donc de faire diminuer les recettes fiscales. Tandis qu’au même moment les versements de prestations sociales pourraient bien repartir à la hausse.