FIL INFO — Plusieurs organisations syndicales appellent à un rassemblement des personnels de l’Éducation nationale devant le rectorat de Grenoble mercredi 24 juin à 12 h 30. En cause ? La gestion du déconfinement, et des mesures prises par le ministre Jean-Michel Blanquer perçues comme un « abandon du caractère national de l’enseignement ».
Alors que les élèves ont repris le chemin des établissements, et à quelques jours des deux mois de vacances d’été, les syndicats appellent à manifester. La Fnec FP-Fo, Sud Éducation, Pas 38, la CNT et la CGT Éduc’action invitent ainsi les personnels à se rassembler devant les grilles du rectorat de Grenoble mercredi 24 juin 2020 à compter de 12 h 30. Le tout assorti d’une demande d’audience auprès de la rectrice de Grenoble.
En cause ? La manière dont le ministère de l’Éducation nationale a géré, et continue de gérer, le déconfinement. « Les personnels ont subi trois réorganisations brutales du travail depuis le déconfinement […] sous des pressions hiérarchiques inacceptables », dénoncent les syndicats. Non sans considérer que les enseignants sont, de plus, « traînés dans la boue à longueur de journée dans les médias ».
« L’abandon du caractère national de l’enseignement » ?
Les organisations accusent également le ministre Jean-Michel Blanquer de « mettre à profit la crise sanitaire pour avancer dans ses objectifs de remise en cause de l’école publique et des statuts des personnels ». Dans le viseur ? Le dispositif 2S2C (sport-santé-culture-civisme). Que le ministère présente comme des « activités éducatives sur le temps scolaire pour compléter le travail en classe et/ou à la maison ».
Sans caractère obligatoire, les 2S2C sont assurées « en priorité par des professeurs en complément de service ». Et sont déployées dans « les collectivités locales [qui] souhaitent s’inscrire dans ce dispositif ». Colère des syndicats, pour qui cette prise en charge, même sur convention, par les collectivités représente « l’abandon du caractère national de l’enseignement et de l’égalité sur tous les territoires ».
Autres griefs : « [Jean-Michel Blanquer] entend aussi faire passer une proposition de loi visant à créer un emploi fonctionnel de directeur-directrice d’école, qui les transformerait de fait en supérieur‑e hiérarchique soumis‑e aux IA-Dasen* et aux élu-e‑s locaux, bouleversant ainsi le fonctionnement des écoles », estiment encore les syndicats. Avec, par-dessus, selon eux, des suppressions des postes et une non-prise en compte des revendications des AESH.
Florent Mathieu
* Inspecteur d’académie-directeur académique des services de l’Éducation nationale.