FOCUS – Le président de la Métro Christophe Ferrari a présenté, ce mardi 16 juin, ses nouvelles mesures d’accompagnement à destination des acteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Au menu, l’exonération totale des droits de terrasse pour l’année 2020, une aide de 1 000 euros par commerce et l’élargissement des critères de sélection pour les dispositifs déjà existants.
Comment soutenir les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration face à la crise ? Tel était le thème de la rencontre entre Christophe Ferrari, président de la Métro et les représentants de l’Union des métiers et des industries de l’Hôtellerie de l’Isère (Umih38), ce mardi 16 juin. Une profession dans une situation très préoccupante.
Dès le 11 mai, la métropole avait déjà mis en place un fonds de solidarité métropolitaine à hauteur de 5 millions d’euros. Cette aide de 1 000 euros à destination des très petites entreprises (TPE) devrait être doublée au cours du prochain conseil métropolitain qui aura lieu vendredi 19 juin. Elle s’adresse exclusivement aux cafetiers, restaurateurs et acteurs de l’hôtellerie et de l’événementiel.
Les critères de sélection pour bénéficier de ce dispositif devraient en outre être élargis. Ainsi, sur les 307 dossiers refusés jusqu’à présent, 55 pourront finalement bénéficier de l’aide de 1 000 euros.
Exonération totale des droits de terrasses et distribution de kits
La Métro proposera également, au cours de ce conseil, une exonération totale des droits de terrasse pour l’année 2020. Soit un manque à gagner estimé à 300 000 euros pour la Métro. Une perte justifiée pour Christophe Ferrari qui, dans le même élan, défend la piétonnisation des quartiers le samedi.
Le président de la Métro ne comprend ainsi pas que « dans une telle situation », il puisse y avoir des réunions publiques pour décider de maintenir ou non la piétonnisation. Une allusion à peine voilée aux protestations des unions de quartier des secteurs concernés à Grenoble. Ces dernières a en effet poussé la ville à revoir sa copie.
Par ailleurs, 1 000 kits sont en cours de distribution auprès des restaurants et des commerces. Ils contiennent, entre autres, des affiches avec les gestes barrières et des marquages stratégiques.
Gaétane Besson Chavant, directrice de l’Umih38, en profite pour rappeler aux clients que bien respecter les consignes dans les commerces est essentiel pour leur survie. « En cas de contrôle, un bar ou restaurant dont les clients ne respecteraient pas le port du masque risque une fermeture administrative ! », insiste-t-elle.
L’épineuse question du gel des loyers
Jean-Philippe Blanc, maire de Meylan qui termine son mandat, a aussi tenu à rappeler le gel des loyers de plusieurs commerçants dont les murs appartiennent à la Ville…
Des loyers suspendus qu’ils devront « peut-être » rembourser lorsque leur situation financière le leur permettra. Ces quelques mots du maire ont légèrement crispé la discussion.
Et pour cause, à sa droite était assise Virginie Milesi, gérante du restaurant La Balade des Joyeux marmitons… accueillant la réunion et dont le bailleur n’est autre que la Ville de Meylan. « On ne pourra pas rembourser », a‑t-elle glissé à demi-mot.
À Meylan, le gel des loyers se fera au cas par cas
Relancé par nos soins sur la question des loyers, le maire de Meylan a expliqué ne pas vouloir généraliser les mesures de gel. Jean-Philippe Blanc a en effet expliqué avoir reçu des demandes de suspensions de loyers de la part de commerces pour lesquels ce n’était pas justifié.
« Lorsqu’il y a une fermeture administrative ou une très forte baisse, c’est justifié, mais cela se fait au cas par cas », a poursuivi le maire, qui veut éviter tout abus. Il a par ailleurs promis d’étudier précisément la situation de Virginie Milesi, qui doit prochainement lui envoyer des précisions.
Des restaurateurs « en pleurs »
Toutes ces annonces, bien que « très appréciées » par l’Umih, ne réussiront pas pour autant à remonter le moral des acteurs du secteur de l’hôtellerie et de la restauration. « On en a vu certains en pleurs. C’est très dur ce qui leur arrive car ils sont dans l’attente permanente, sans aucun moyen de faire quoi que ce soit, » explique Gaétane Besson Chavant.
On pourrait penser que la faible propagation du virus en Isère favorise la reprise des restaurants. Pourtant, la plupart d’entre eux ont connu jusqu’à présent des taux de fréquentation critiques.
Dans un sondage adressé à leurs 600 adhérents, l’Umih a ainsi dénombré 50 % de restaurateurs enregistrant une baisse de chiffre d’affaires de plus de 40 % en mai par rapport à l’année dernière à la même époque. Pire, à la question “Êtes-vous inquiet pour l’avenir ?” 85 % ont confirmé l’être et certains se sont même dit alarmés.
Enfin, concernant les discothèques, ces dernières sont les grandes oubliées des annonces présidentielles. « Ils se disent complètement abandonnés », déplore Gaétane Besson Chavant.
L’Umih a ainsi proposé un protocole spécifique pour la réouverture des discothèques. Un protocole « accepté par le gouvernement », nous indique sa directrice. Pour le moment, aucune réouverture n’a cependant été envisagée.
Julien Morceli