EN BREF – La décision de transférer d’un service à un autre un poste d’auxiliaire de puériculture passe mal à la maternité du CHU de Grenoble. En plein Ségur de la Santé et alors que les soignants réclament plus de moyens pour l’hôpital public, une partie du personnel s’inquiète de la baisse de la qualité de l’offre de soins. Et le fait savoir dans une pétition mise en ligne.
En plein Ségur de la santé, c’est peu dire que la décision d’amputer la maternité du CHU de Grenoble d’un poste d’auxiliaire de puériculture passe mal. De six, leur nombre devrait donc passer à cinq. Voire à quatre, à plus ou moins long terme.
« Dans le contexte actuel, le gouvernement promet plus de soignants pour mieux s’occuper des patients. Eh bien, chez nous, on en supprime, comme si nos soins et notre présence dans ce moment si important dans une vie n’était pas si importante et nécessaire », souligne l’équipe d’auxiliaire de puériculture de la maternité du CHU de Grenoble dans une pétition mise en ligne le 3 juin 2020.
En deux jours, elle a recueilli plus de 1 700 signatures. « La présence humaine est importante et nous n’allons plus pouvoir la proposer », s’inquiète le collectif. Avec 43 lits, la maternité tourne actuellement avec six auxiliaires et quatre sage-femmes. Un personnel qui devrait être revu à la baisse demain.
Un transfert de poste de service à un autre
La direction du CHU a en effet décidé de réorganiser ses services au sein de l’hôpital Couple-enfant. Car la maternité enregistre depuis 2014 une baisse de natalité de 3 % par an. « Et l’équipe médicale veut s’orienter vers une baisse des activités interventionnelles, ce qui contribuera à baisser la charge de soins », soulignent les services du CHU.
Le poste en moins à la maternité devrait donc être transféré dans un autre service qui a besoin d’être renforcé : l’unité des grossesses à hauts risques. Devrait car la décision, si elle a été actée, n’a pas encore été validée par les instances de l’hôpital.
Passé le confinement, les opérations débrayage ont repris le 26 mai dernier au CHU de Grenoble, organisées tous les mardis sur le parvis Belledonne du CHU de Grenoble. Depuis un an, les soignants réclament plus de moyens pour l’hôpital public.
Patricia Cerinsek