EN BREF – La Réserve naturelle nationale des Hauts-Plateaux du Vercors a été le théâtre d’une opération de police d’envergure dimanche 23 mai. Pas moins de trente-trois agents ont parcouru ses 17 000 hectares pour aller à la rencontre des usagers. Objectif ? Sensibiliser à la réglementation très stricte du site, destinée à protéger une flore et une faune parfois très sensibles aux perturbations.
Dimanche 23 mai 2020, pas moins de trente-trois agents étaient déployés sur les 17 000 hectares de la Réserve naturelle nationale des Hauts-Plateaux du Vercors. À cheval sur l’Isère et la Drôme, le site représente la plus grande réserve naturelle en France métropolitaine. Il est uniquement (mais largement) devancé par les territoires d’Outre mer : plus précisément par deux réserves guyanaises et l’ensemble des Terres australes françaises dans l’Océan indien.
« Les Hauts-Plateaux du Vercors sont très prisés par les passionnés de nature ou de grands espaces qui viennent alors profiter de la faune et de la flore sauvages ou de paysages peu communs », souligne le Parc naturel régional du Vercors, dont la réserve fait partie. Une popularité qui n’est pas sans présenter des dangers pour nombre des espèces sauvages présentes, « sensibles au dérangement ou aux perturbations de leurs milieux ».
Des manquements qui peuvent avoir de lourdes conséquences
C’est pourquoi « une opération de police de l’environnement » de grande envergure a été déployée dimanche 23 mai, afin de sensibiliser les usagers au respect des règles et des restrictions en vigueur. « Si elles paraissent contraignantes à certains, [elles] sont dans le même temps celles qui permettent aux randonneurs et aux amoureux d’espaces dits “sauvages” de s’en émerveiller », insiste le Parc naturel régional.
Or, les gardes de la Réserve naturelle observeraient une augmentation des manquements depuis plusieurs années. Parmi les infractions régulièrement constatées : des survols du site à moins de 300 mètres par des drones, des visiteurs avec chiens alors que ceux-ci sont interdits, du VTT en dehors des pistes autorisées, ou encore des feux au bivouac.
Un manque de vigilance de la part des usagers qui peut avoir des conséquences très graves. En septembre 2019, rappelle le Parc naturel régional, « un feu a couvé pendant plusieurs jours à partir de quatre zones éloignées les unes des autres de quelques dizaines de mètres ». Pas moins de 600 m2 ont brûlé, ainsi qu’une vingtaine d’arbres. L’élément déclencheur ? Probablement un feu de bivouac oublié, ou encore une cigarette jetée sur place.
D’importants renforts pour cette opération sur les plateaux du Vercors
Pour mener à bien cette opération, les gardes des Hauts Plateaux du Vercors ont reçu du renfort d’une pléiades de services. À savoir des gendarmes, des policiers et des CRS de montagne. Sans oublier des agents de l’Office national des forêts, de l’Office français de la biodiversité et de la Réserve naturelle nationale des Ramières. Le tout en application d’un protocole signé entre le Parc naturel régional et les procureurs de la République de Grenoble et Valence.
Bilan de l’opération ? Plus de 1 000 personnes ont été comptabilisées sur le site de la Réserve naturelle. « Les agents ont échangé avec plus de la moitié d’entre elles pour expliquer la réglementation », explique le Parc naturel régional du Vercors. S’il a été demandé à quelques personnes de faire demi-tour, une seule a été verbalisée. En l’occurrence, un véhicule stationné sur une piste interdite.
Au final, soulignent les intervenants, la plupart des personnes rencontrées « étaient déjà sensibles à la protection des richesses de cet espace protégé ». Une protection d’autant plus nécessaire alors que la période de confinement a favorisé le développement de la vie sauvage. À la faveur du déconfinement, la LPO appelle ainsi de son côté à la vigilance de chacun vis-à-vis de la faune sauvage. Et pas seulement dans les réserves naturelles.