Le musée de Grenoble expose « Grenoble et ses artistes au XIXe siècle »

Le musée de Grenoble expose « Grenoble et ses artistes au XIXe siècle »

FOCUS – Après deux mois et demi de confi­ne­ment, le Musée de Grenoble peut enfin dévoi­ler au public l’ex­po­si­tion « Grenoble et ses artistes au XIXe siècle ». Étonnants pay­sages de mon­tagne, sculp­tures et témoi­gnages his­to­riques… Pas moins de 150 œuvres et docu­ments illus­trant le passé artis­tique de la région sont à décou­vrir jus­qu’au 25 octobre 2020.

Les commissaires de l'exposition © Laure Gicquel

Les com­mis­saires de l’ex­po­si­tion © Laure Gicquel

Elle devait ini­tia­le­ment ouvrir le 14 mars mais le coro­na­vi­rus en a voulu autre­ment. L’exposition « Grenoble et ses artistes au XIXe siècle » se dévoile seule­ment aux visi­teurs du musée de Grenoble depuis le mer­credi 27 mai.

Fruit d’une recherche dans sa col­lec­tion d’œuvres régio­nales, cette expo­si­tion a été créée en col­la­bo­ra­tion avec Valérie Huss, conser­va­trice du patri­moine, et Candice Humbert, doc­teure en his­toire de l’art. Le tout sous la super­vi­sion de Guy Tossato, direc­teur du musée, qui tra­vaille depuis tou­jours à l’é­tude et à la mise en valeur de ses col­lec­tions. Une dyna­mique qui a déjà donné nais­sance à six expo­si­tions, dont une sur les arts africains.

Portraits, pein­tures d’his­toire, de genre et de montagne

Pour ce qui est de cette toute der­nière expo­si­tion, sur les artistes gre­no­blois au XIXe siècle, les com­mis­saires de l’ex­po­si­tion ont tra­vaillé deux ans des­sus. Après l’é­tat des lieux ini­tial, ceux-ci ont dû docu­men­ter les œuvres et les artistes, les sélec­tion­ner, les res­tau­rer et pro­cé­der à quelques emprunts à d’autres musées isé­rois. Le tout en conti­nuant à assu­rer leurs mis­sions quotidiennes.

La maquette du Génie des Alpes, une sculpture aujourd'hui disparue © Laure Gicquel

La maquette du Génie des Alpes, une sculp­ture aujourd’­hui dis­pa­rue © Laure Gicquel

L’exposition se décom­pose en deux par­ties. La pre­mière revient sur l’his­toire et le contexte artis­tique de la ville, ainsi que sur le rôle du musée. Mais elle se penche aussi sur les réseaux artis­tiques et les lieux de for­ma­tions de l’é­poque. Ainsi, découvre-t-on le cadre dans lequel évo­luaient les artistes Grenoblois au XIXe siècle.

La seconde par­tie révèle quant à elle la diver­sité de la pro­duc­tion de ces peintres et sculp­teurs. Portraits, pein­tures d’his­toire, de genre et de mon­tagne, mais éga­le­ment bronzes et plâtres abondent.

Une pho­to­gra­phie sai­sis­sante du passé

La vie artis­tique à Grenoble au XIXe siècle est sou­vent résu­mée à son école de pay­sage de mon­tagne. Et de fait, un pan de l’ex­po­si­tion y est consa­cré. Cependant, les com­mis­saires ont tenu à mettre en exergue l’exis­tence d’autres cou­rants. Le Berlioz mou­rant en marbre de Pierre Rambaud, le bronze d’Urbain Basset Le Torrent, ou encore les por­traits d’Ernst Hébert témoignent de cette diver­sité. Entre autres.

Visiteurs au musée, une oeuvre de Jules Bernard © Laure Gicquel

Visiteurs au musée, une œuvre de Jules Bernard. © Laure Gicquel

Cependant, au-delà de l’in­té­rêt artis­tique incon­tes­table de cette expo­si­tion, celle-ci pré­sente un réel pano­rama de Grenoble et de ses envi­rons. À com­men­cer par l’in­té­rieur du musée. Les pre­miers tableaux que l’on découvre sont des œuvres de Jules Bernard, conser­va­teur du musée entre 1887 et 1917. Visiteurs au musée, notam­ment, « témoigne de l’at­mo­sphère du lieu à l’o­rée du XXe siècle », selon Valérie Huss.

Des images de lieux bien connus ensuite, avec des scènes de conflit au cœur de la ville. Plus loin, on découvre la Porte de France comme on ne l’i­ma­gine plus, dans un tableau de Diodore Rahoult. Avec un cam­pe­ment de bohé­miens au milieu de l’es­pla­nade qui n’est alors qu’un grand pré entouré de montagnes.

Le Lac de l'Eychauda par Laurent Guétal © Laure Gicquel

Le Lac de l’Eychauda par Laurent Guétal © Laure Gicquel

Puis la pers­pec­tive s’é­loigne. On voit le Moucherotte, au pied duquel presque aucune mai­son ne se trou­vait alors. Puis le lac de l’Eychauda, situé dans les Ecrins. Enfin, quelques oeuvres repré­sen­tant l’ex­trême-Orient appa­raissent, concluant le voyage.

Au-delà de l’ex­po­si­tion à voir au musée de Grenoble, une redé­cou­verte de la ville

Un éléphant tout droit sorti des rues de Grenoble © Laure Gicquel

Un élé­phant tout droit sorti des rues de Grenoble © Laure Gicquel

L’exposition per­met éga­le­ment de décou­vrir des sculp­tures ayant été pré­le­vées sur des bâti­ments de la ville. Pour les pas­sion­nés d’art urbain, il est d’ailleurs pos­sible de pour­suivre la visite à l’ex­té­rieur. Vincent de Taillandier, guide confé­ren­cier à l’of­fice du tou­risme de Grenoble, orga­nise en effet des visites gui­dées en par­te­na­riat avec le musée pré­sen­tant l’é­vo­lu­tion de la ville au fil des sculp­tures murales.

Grenoble deve­nant une grande ville indus­trielle, elle a vu sa popu­la­tion tri­pler au cours du XIXe siècle. C’était éga­le­ment une ville de mili­taires, où l’on croi­sait hommes de troupes et offi­ciers. À par­tir du Second Empire, avec l’é­mer­gence d’une bour­geoi­sie pas­sion­née par les arts, la vie cultu­relle et artis­tique gre­no­bloise s’est déve­lop­pée. Les sculp­teurs gre­no­blois tra­vaillaient alors sur les façades de la ville.

Un déve­lop­pe­ment qu’est venu sou­li­gner un nou­vel urba­nisme, notam­ment avec la construc­tion du quar­tier de la place Victor-Hugo. Mais éga­le­ment la place de Verdun – ancienne Place d’Armes – ou les Halles Sainte-Claire. Des lieux truf­fés de détails archi­tec­tu­raux à décou­vrir sous un angle historique.

Laure Gicquel

Laure Gicquel

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

Le festival de cirque Courts-CIRCuits revient pour une 5e édition à Seyssinet-Pariset du mardi 16 au dimanche 28 avril 2024. Présenté par l’école de cirque grenobloise, Vit’amin, il aura lieu dans un chapiteau dans le parc Lesdiguières. ©FB Vit'anim
Seyssinet-Pariset : le fes­ti­val de cirque Courts-Circuits lance sa 5e édition

ÉVÉNEMENT - Le festival de cirque Courts-Circuits revient pour une 5e édition à Seyssinet-Pariset du mardi 16 au dimanche 28 avril 2024. Présenté par l’école Lire plus

Domène : l’élu RN Quentin Feres s’op­pose à une lec­ture théâ­trale, qua­li­fiée de « pro­mo­tion du wokisme », à la médiathèque

EN BREF - Le conseiller municipal Rassemblement national de Domène Quentin Feres, membre de la majorité, s'oppose à l'organisation d'une lecture théâtrale du livre La Lire plus

Action symbolique de la CGT Spectacle devant la vsque Olympique de l'allée des Justes du parc Paul-Mistral à Grenoble. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Grenoble : action sym­bo­lique de mili­tants de la CGT Spectacle en lutte contre « l’aus­té­rité cultu­relle »

FOCUS - Quelques militants de la CGT Spectacle en lutte contre « l'austérité culturelle » ont organisé une brève action symbolique devant la vasque olympique Lire plus

Plus de 120 oeuvres de Joan Miró à découvrir au Musée de Grenoble du 20 avril au 21 juillet 2024
Plus de 120 œuvres de Joan Miró à décou­vrir au Musée de Grenoble du 20 avril au 21 juillet 2024

ÉVÉNEMENT - Plus de 120 œuvres du peintre Joan Miró vont être exposées au Musée de Grenoble, dans le cadre de sa nouvelle exposition temporaire, Lire plus

Cette nouvelle édition commencera donc samedi 6 avril à l’Hexagone avec l’installation lumière, Ataraxie. ©Collectif Coin
Les 10 jours de la culture reviennent dans la métro­pole gre­no­bloise avec une 6e édi­tion tout en mouvement

ÉVÉNEMENT - Cette année, les 10 jours de la culture ont lieu au printemps. Pour la 6e édition, la Métropole grenobloise donne rendez-vous du samedi 6 Lire plus

Une association de Saint-Martin-le-Vinoux appelle à des travaux urgents pour sauver l'église de la Buisserate
Saint-Martin-le-Vinoux : une asso­cia­tion appelle à des tra­vaux urgents pour sau­ver l’é­glise de la Buisserate

FOCUS - L'association des Amis de la Buisserate se mobilise pour sauver le bâtiment religieux de Saint-Martin-le-Vinoux à l’architecture si particulière. Non utilisé depuis 2019, Lire plus

Flash Info

Les plus lus

Agenda

Je partage !