REPORTAGE VIDÉO – À l’appel des collectifs Inter-urgences et Inter-hôpitaux, des personnels soignants du CHU de Grenoble ont débrayé ce mardi 26 mai 2020 en début d’après-midi. Après un an de grèves, la pandémie Covid-19 et malgré l’annonce du « Ségur de la santé », leurs revendications restent inchangées. Les soignants réclament toujours plus de lits, la revalorisation des salaires, plus de moyens et une nouvelle gouvernance.
Répondant à l’appel des collectifs Inter-urgences (CIU) et Inter-hôpitaux (CIH) collectifs, des personnels hospitaliers en grève du CHU de Grenoble (Chuga) ont débrayé durant une heure ce mardi 26 mai 2020.
Ils n’étaient d’ailleurs pas seuls sur le parvis Belledonne. En effet, des usagers, ceux-là mêmes qui les ont applaudis depuis leurs fenêtre et balcons, les avaient rejoints pour les soutenir. Tout comme l’ont fait des représentants syndicaux, des professionnels hospitaliers de toutes catégories, des paramédicaux, des internes, des étudiants et quelques gilets jaunes.
Le crise sanitaire : un révélateur du manque de moyens des hôpitaux
Mis sur pause pendant la crise sanitaire du Covid-19, le mouvement de grève des personnels soignants repart de plus belle. Au lendemain du lancement du « Ségur de la santé », après une année exténuante de grèves et de pandémie, les soignants redescendent dans la rue.
« On ne peut désormais plus bluffer la population sur les réelles difficultés de l’hôpital », déclare Mathieu Cardine, médecin urgentiste. Et pour cause, la crise sanitaire a agi comme un puissant amplificateur des dysfonctionnements et du manque de moyens des hôpitaux. Et, loin d’avoir anesthésié les soignants, elle n’a fait que renforcer leurs convictions concernant la justesse de leurs revendications. À savoir : plus d’ouvertures de lits, une revalorisation des salaires, plus de moyens et un changement de gouvernance pour l’hôpital.
Le Ségur de la santé ? Le collectif inter-hôpitaux « entre attente et déception »
Pour ce qui concerne les états généraux de la santé lancés par le gouvernement ce lundi 25 mai 2020, le collectif inter-hôpitaux (CIH) affiche une prudente réserve, pour ne pas dire une certaine méfiance. Déclarant se situer « entre attente et déception », il fait part de ses doutes sur cette concertation censée changer le système de soins de manière radicale. Et se fait l’écho des inquiétudes des soignants à travers un communiqué de presse publié ce lundi 25 mai 2020 sur son compte Twitter.
En substance, le CIH regrette notamment l’absence du collectif Inter-urgences et la très faible présence des représentants des paramédicaux et autres professions de l’hôpital, Ce « alors même qu’il s’agit avant tout de faire des propositions pour améliorer leurs conditions de travail », déplore-t-il.
Les personnels hospitaliers déplorent également que les revalorisations salariales ne soient pas à l’ordre du jour « dès le début de la concertation et non à la fin ». Sans oublier l’inquiétude que fait peser l’annonce d’une augmentation « qui pourrait être assortie d’une remise en question des 35 heures ».
Mobilisation nationale des personnels hospitaliers prévue le 16 juin
Quoi qu’il en soit, le CIH réaffirme sa détermination et demande à participer à tous les groupes de travail. En attendant, pas question de relâcher la pression. Des débrayages, il y en aura désormais tous les mardis entre 14 et 15 heures, toujours sur le parvis Belledonne du CHU de Grenoble. Des mobilisations ponctuelles en forme de galops d’essai avant la grande mobilisation nationale des personnels hospitaliers prévue pour le 16 juin prochain.
Joël Kermabon