EN BREF – Dans la nuit du 17 au 18 mai 2020, trois antennes-relais desservant la région grenobloise ont été volontairement incendiées. Un acte criminel qui a provoqué de grosses perturbations sur l’ensemble des réseaux de télécommunication de l’agglomération. Tout semble être rentré dans l’ordre ce mardi 26 mai, mais l’impact de cet incident a révélé des fragilités assez inquiétantes.
Il aura finalement fallu une semaine aux équipes de Télédiffusion de France (TDF) pour remettre en état les émetteurs de la Tour-Sans-Venin, à Seyssinet-Pariset, et de Jarrie. Et ainsi permettre le retour à la normale des communications dans l’agglomération.
Celles-ci avaient en effet subi d’importantes perturbations après les incendies volontaires de trois antennes-relais, dans la nuit du 17 au 18 mai 2020.
Reste que les réactions en chaîne engendrées par le dysfonctionnement de simples antennes témoignent de la fragilité de l’interconnexion croissante de notre mode de vie.
Plus de son, d’images sans antennes-relais… et de grosses perturbations
La détérioration des différentes antennes a tout d’abord privé une grande partie de l’agglomération grenobloise de la réception des chaînes de la TNT et de l’écoute d’une quinzaine de radios.
Plus problématique : les fortes perturbations qu’ont connu les réseaux téléphoniques de Free, Bouygues Telecom et SFR. Au-delà des échanges de mobiles à mobiles, cette défaillance a en effet lourdement affecté les personnes en télétravail et les conférences en lignes. Des pratiques somme toute relativement courantes en ces temps de déconfinement.
Des réactions en chaîne
Mais les conséquences sur la vie quotidienne des habitants de l’agglomération ne se sont pas arrêtées là. Interphones défaillants, portes automatiques bloquées, sauvegardes automatiques de données en ligne inopérantes, usage de la domotique impossible, parcmètres hors services…
Bref, tous les systèmes qui utilisent, de près ou de loin, la technologie des réseaux téléphoniques sans fil se sont retrouvés en grandes difficultés voire totalement à l’arrêt.
Une revendication du geste criminel qui interpelle
Dès mardi 19 mai, l’ultragauche libertaire a revendiqué cet acte criminel, rapidement relayée sur des sites proches de cette mouvance. Pour appui, un texte qui dénonce tout à la fois, l’omniprésence des technologies, la toute-puissance des télécommunications et s’insurge contre la pollution visuelle de ces émetteurs. Qui, comme le précise le communiqué, font partie « des intrus qui défigurent le paysage ».
Selon les enquêteurs, ces trois incendies, loin de constituer des actes isolés, sont à rapprocher d’autres faits similaires survenus en mars et avril dans la région. Sans compter la série d’incendies criminels ayant touché des lieux emblématiques de l’agglomération depuis quelques années : Le Centre culturel scientifique et technique à la Casemate (2017), France Bleu Isère et la mairie de Grenoble (2019), ainsi qu’un laboratoire de recherche sur le campus en février dernier.
Thierry Thomas