FIL INFO — Pour Émilie Chalas, députée de l’Isère et candidate aux municipales de Grenoble, Éric Piolle n’est pas au rendez-vous de la solidarité face à la crise sanitaire. La parlementaire suspecte plus que fortement le maire de se projeter vers les élections présidentielles de 2022 et l’accuse de délaisser la ville au profit de cette ambition.
« Une ville pour tous… et la solidarité ? », interroge Émilie Chalas. Dans un communiqué en date du jeudi 7 mai, la députée de la troisième circonscription de l’Isère critique les actions menées par le maire de Grenoble face à la crise sanitaire. Un maire qui, écrit-elle, aurait échoué à « prendre les mesures les plus adéquates pour répondre aux attentes locales ». Non sans vanter les mesures sociales adoptées au même moment par la majorité LREM.
Et Émilie Chalas de dérouler la liste : réquisition de places d’hôtel, plan d’urgence vis-à-vis des associations d’aide alimentaires, aides exceptionnelles pour les familles modestes ou les jeunes précaires, mise à disposition de logements pour les soignants ou les travailleurs sociaux… « Les mesures prises sont nombreuses et il serait de bon ton de ne pas les oublier », estime la parlementaire.
Éric Piolle, candidat aux présidentielles de 2022 ?
Si Émilie Chalas se réjouit de la réouverture des marchés ou du dispositif de prêts de livres par les bibliothèques de Grenoble, c’est pour mieux attaquer la Ville sur le reste. En appelant à une augmentation de la subvention du CCAS, « sabrée par cette majorité municipale pendant plusieurs années ». Ou au versement d’une prime pour les personnels municipaux en première ligne face à la crise.
Autres critiques ? Pour la députée, l’espace public n’a pas été correctement organisé pour permettre des règles de distanciation devant les points de distribution alimentaire. Dans un tout autre domaine, la Ville, écrit-elle encore, n’a pas rejoint le dispositif gouvernemental « 1 000 livres pour les cités éducatives ».
Éric Piolle serait-il avant tout dans la communication ? C’est ce que sous-entend Émilie Chalas. La députée cite l’exemple de l’expression « premiers de corvée », longtemps employée par le maire pour désigner les personnes en première ligne durant le confinement. Avant de finalement disparaître des éléments de langage.
« La dignité de ces travailleurs mérite le respect, ce que ne permet pas ce jeu de mots politicien », considère la députée. Pour qui la formule est purement et simplement « condescendante ».
Celle qui est candidate aux municipales de Grenoble accuse enfin le maire sortant de se projeter vers 2022. « Ne nous y trompons pas, Éric Piolle est tourné vers les élections présidentielles et se détourne de notre ville de Grenoble », affirme-t-elle. Une thèse déjà développée en mars 2020, et qui semble ne plus faire de doute à ses yeux. « S’il rêve d’être chef de l’État, qu’il assume d’abord son mandat de maire », conclut Émilie Chalas.