FOCUS - En avril dernier, un nuage de fumée lié à des feux de forêt est passé au-dessus de l'Isère parmi d'autres départements français. Problème ? Ces incendies ont eu lieu près de la centrale de Tchernobyl, théâtre en 1986 du pire accident nucléaire de l'histoire. Quels risques cet immense nuage de poussières contaminées a-t-il représenté pour la santé des Français et des Ukrainiens ? La Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), basée dans la Drôme, s'interroge et interpelle la communauté internationale sur le manque de sûreté des installations.
Alors que l'on vient de commémorer la 34e année après la catastrophe de Tchernobyl, des incendies se sont produits à proximité de la centrale ukrainienne en avril dernier.
Une catastrophe écologique qui met en lumière la grande dangerosité de cette zone contaminée loin d'être sécurisée. Mais aussi le danger qu'elle représente toujours pour la population ukrainienne et européenne.
De grandes quantités de poussières radioactives relâchées dans l'air
Courant avril, les nombreux incendies qui ont sévi dans la zone contaminée de la centrale de Tchernobyl ayant explosé en 1986 ont été d'une exceptionnelle durée et intensité. Des feux difficiles à maîtriser par les pompiers à cause du vent, d'un temps inhabituellement sec et d'une zone peu accessible.
Des dizaines de milliers d'hectares de végétations ont ainsi été ravagés. Une superficie de forêt équivalente à quatre fois la ville de Paris.
Le fait qu'une grande partie de ces forêts se trouvent sur la zone contaminée de la centrale, dans un rayon de 30 kilomètres, a accru les conséquences sanitaires de ce drame écologique.
En brûlant, les arbres et végétaux ont en effet rejeté dans l'air des substances radioactives et cancérigènes : du césium 137, du strontium 90 et du plutonium. Avec le vent, les poussières radioactives se sont déplacées plus loin vers Kiev, mais aussi vers l'Ouest pour se retrouver au-dessus de la France. Avant que des pluies tombées le week-end du 25 avril en Ukraine finissent par éteindre bon nombre de foyers.
Des feux à moins d'un kilomètre de la centrale de Tchernobyl
Ces incendies de plus en plus fréquents, conséquence du réchauffement climatique, devraient inviter la communauté internationale à redoubler de vigilance pour l'avenir, selon Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, directeur du laboratoire de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad). D'autant que, cette fois, la situation aurait pu tourner au drame, estime-t-il.
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