FIL INFO – Sans surprise, de nouvelles mesures d’Atmo viennent confirmer l’impact du confinement sur la pollution de l’air dans l’agglomération grenobloise. Mais si celle liée au trafic routier a baissé de 72 %, les particules fines, essentiellement émises par le chauffage domestique, sont à la hausse.
Près de trois mois après le début du confinement, la tendance se confirme sans grande surprise. Les oxydes d’azote (NOx), ces polluants majoritairement issus du trafic routier sont à la baisse.
« Depuis un mois, la pollution de l’air due au trafic routier a été aussi faible, voire inférieure aux niveaux habituellement mesurés un dimanche », soulignent les observatoires régionaux de qualité de l’air regroupés au sein d’Atmo France.
La tendance est particulièrement marquée en Auvergne Rhône-Alpes. Dans l’agglomération grenobloise, le confinement s’est ainsi traduit sur le mois de mars par une baisse de 72 % des concentrations moyennes journalières des oxydes d’azote.
Mais alors que les NOx étaient en baisse, d’autres polluants dont les particules fines suivaient la tendance inverse. « Dans l’air ambiant, les particules en suspension ne sont pas uniquement rejetées par les pots d’échappement des véhicules mais ont des origines plus variées », précise Atmo. Des origines « industrielles, agricoles, chauffage dont chauffage au bois, chantiers, naturelles – feux, poussières sahariennes, pollens, érosion des sols – avec également des phénomènes de transfert à large échelle et de réactions chimiques dans l’atmosphère ».
Augmentation des particules fines dès le lendemain du confinement
L’association a analysé dans la région les résultats enregistrés par des micro-capteurs individuels, notamment installés chez des particuliers. Dans la vallée de l’Arve, Atmo a ainsi constaté une augmentation des particules fines dès le 18 mars, lendemain du confinement. « Cette augmentation est continue pendant près de deux semaines, jusqu’à la fin du mois de mars. »
Un phénomène également observé dans l’agglomération grenobloise, comme à Seyssins ou à Herbeys. « Ainsi, même en milieu périurbain, là où le confinement a le plus d’impact, les particules peuvent continuer d’augmenter », relève Atmo.
La faute à qui ? « Le chauffage au bois, connu pour être la première source de pollution aux particules fines en hiver dans la région, apparaît comme un responsable majeur, conclut l’association. La baisse des températures, constatée sur la deuxième quinzaine du mois de mars, appuie cette analyse par une utilisation accentuée du chauffage. »
Patricia Cerinsek