EN BREF – Le maire de Grenoble comptait parmi les élus invités à une réunion en visioconférence avec le président de la République, jeudi 23 avril. Bilan, selon Éric Piolle ? De l’écoute, pas ou peu d’annonces, mais l’occasion de rappeler les enjeux que pose la crise sanitaire comme le déconfinement. Avec, souligne l’élu, une attention à porter sur les emplois aidés et le décrochage scolaire.
Quatre heures de visioconférence… et peu d’annonces au final ? C’est ce qui semble ressortir de la rencontre à distance entre Emmanuel Macron et les maires de France, organisée au matin du jeudi 23 avril. Éric Piolle, maire de Grenoble, faisait partie de la quinzaine d’élus invités à participer à la réunion en ligne. Aux côtés de ses homologues de Paris, Lyon ou Marseille, mais aussi d’élus de communes plus modestes, voire de villages.
« C’est une posture d’écoute, il n’a rien annoncé », indique ainsi le maire de Grenoble pour résumer l’exercice. Si le président a clarifié certains points sur le déconfinement, l’objectif était avant tout de recueillir la parole des élus locaux. Parmi les thèmes principaux ? Les finances publiques, les transports, les masques et les tests. Ainsi que la reprise scolaire, pour laquelle un cahier des charges est (encore) en préparation.
Focaliser l’attention sur le décrochage scolaire
La réunion n’en était pas moins souhaitable, a estimé Éric Piolle au cours d’une conférence de presse sous forme de “debriefing”. « On demande depuis longtemps, avec France urbaine, un dialogue plus fort entre l’État et les maires aujourd’hui sur le terrain face à cette crise », a rappelé l’élu grenoblois. Qui plaide, une fois encore, pour la mise en place d’une stratégie nationale cohérente. Notamment en matière de répartition des matériels de protection.
Autres attentes du maire de Grenoble ? « J’ai insisté pour remettre en route les contrats aidés et pour que l’accueil dans les écoles soit focalisé sur les enfants en situation de décrochage », décrit-il. Pour Éric Piolle, la nécessité est bien de redémarrer « dans une dimension qui serve l’ensemble de la population, et pas seulement une catégorie ».
Un redémarrage qui interroge, au demeurant. « Nous n’avons pas progressé face au virus : nous avons empêché de saturer notre système de santé, mais on va ressortir en étant 96 ou 98 % à ne pas avoir été touchés », rappelle l’édile. Résultat ? La distanciation sociale restera de mise post-déconfinement. Et les Français doivent « se préparer à vivre des épisodes de pics de tailles diverses dans les mois à venir ».
Éric Piolle insiste sur l’importance du duo maire-préfet
Inquiétude et fébrilité sont-elles dans l’air ? « On traverse aujourd’hui une période d’incertitude qui doit nous faire agir en décideurs des règles collectives », résume Éric Piolle. Qui, au niveau local, veut souligner l’importance du duo maire-préfet. Depuis le début de la crise, en effet, qu’il s’agisse de la réouverture des marchés ou, plus récemment, des jardins partagés, le maire insiste sur le dialogue étroit établi avec le préfet de l’Isère.
Ce qui n’empêche pas le maire de Grenoble de décocher des piques à l’égard de l’action de l’État face à la gestion de la crise. En cause ? La pénurie actuelle de masques et de tests, signe à ses yeux d’une impréparation. « Ce qui est fondamental dans une crise, ce sont les premiers moments : si vous avez raté les premières décisions, c’est très dur de gérer de la pénurie », lance l’élu. Avant de conclure en plaidant pour une « société apprenante ».