EN BREF – Dans une lettre ouverte adressée à la ministre des Sports Roxana Maracineanu, l’éditeur grenoblois Nivéales Médias plaide pour la reprise des activités de plein le 11 mai. En Isère, l’interdiction des activités outdoor, décidée pour ne pas engorger les hôpitaux, a été prolongée jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire.
Dans une lettre ouverte adressée à la ministre des Sports Roxana Maracineanu, Nivéales Médias plaide pour un redémarrage des activités de pleine nature le 11 mai, date de la fin du confinement instauré par le décret du 23 mars.
« Il y a désormais un mois, les pratiquants tout autant que les professionnels de l’outdoor ont mis un terme à leur saison d’hiver : les stations de skis ont été évacuées, les refuges ont arrêté leur gardiennage, les voyagistes ont rapatrié leurs clients, souligne l’éditeur grenoblois. Depuis, l’économie du tourisme des sports de nature est totalement à l’arrêt, comme d’autres secteurs “non essentiels” en cette période de crise sanitaire. »
Objectif ? Ne pas contribuer à l’engorgement des hôpitaux. Objectif plus ou moins atteint dans les Alpes, en particulier en Isère. Or, alors que les élèves doivent reprendre le chemin des classes le 11 mai et leurs parents celui du travail, les activités de pleine nature sont toujours au point mort.
L’arrêté du 20 mars prorogé le 1er avril sans date définie de fin
Un arrêté du préfet de l’Isère datant du 20 mars a en effet mis un coup d’arrêt aux activités outdoor. Le 1er avril, il a été prorogé « sans date définie de fin, mais “jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire” », précisent les services préfectoraux.
Randonnées, alpinisme, ski, VTT, trail, canyoning, parapente, etc. restent interdits. De même que les parcs et jardins restent fermés dans le département. « L’interdiction des activités de plein air ne restreint pas la possibilité pour les personnes de sortir de chez elles pour l’exercice essentiel tel qu’indiqué par le gouvernement : dans un rayon d’un kilomètre, et dans la limite d’une heure », ajoutent les services du préfet.
Un confinement que conteste Nivéales Médias qui, au travers de cette lettre ouverte, entend se poser comme le porte-parole des sports outdoor. « Si les sports collectifs en salle ou par équipes posent des difficultés de distanciation, les activités outdoor relèvent de pratiques individuelles et extérieures. S’il est possible de courir dans les rues de Paris et des grandes métropoles, la nature qui constitue le cadre de ces pratiques se déploie loin des densités de populations urbaines. »
Un écosystème économique mis à mal plaide Nivéales Médias dont c’est le fond de commerce
Le prolongement de l’arrêt des activités de pleine nature risque en réalité aussi de mettre à mal tout un écosystème économique, comme le rappelle Nivéales Médias. « Derrière les pratiquants représentés par les différentes fédérations, se sont créés des milliers d’emplois : fabricants de matériel, territoires touristiques et leurs commerces et hébergement, guides et moniteurs, employés d’agences et associations, un tissu économique qui irrigue souvent des territoires démunis. » Et des médias dont c’est le fond de commerce ?
En 2010, le poids lourd de la presse montagne en France avec plus de quinze titres dont Grands Reportages, Trek Magazine, Montagnes Magazine, était en effet passé à deux doigts du dépôt de bilan. Placé en procédure de sauvegarde, il avait fait l’objet d’un vaste plan social.
Licenciements puis restructurations lui ont, depuis, permis de relever la tête. En 2018, l’éditeur a ouvert son capital, à hauteur de 12,5 %, aux caisses du Crédit agricole Sud Rhône Alpes, du Crédit agricole des Savoie et du Crédit agricole régions développement.