EN BREF — Alors que les interventions des forces de l’ordre suite à des violences conjugales ont augmenté de 30 % depuis le début de la période de confinement, Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, lance un plan d’urgence pour les victimes. Au programme : des places d’hébergement supplémentaires et un soutien logistique aux associations. Il vient en outre d’obtenir la mise en place d’une plateforme d’envoi de SMS d’urgence au niveau national.
Depuis le début de la période de confinement, les interventions de police pour cause de violences intrafamiliales ont augmenté de 30 %, a fait savoir le ministère de l’Intérieur. De quoi inciter le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes à activer un plan d’urgence pour les victimes. « Notre devoir est de répondre au mieux à la détresse de ces femmes et de leurs enfants », a ainsi déclaré son président Laurent Wauquiez.
Le plan en question ? La mise à disposition d’environ 60 nouveaux logements d’urgence pour héberger les victimes et leurs enfants, le tout avec une prise en charge des loyers et des besoins alimentaires, « en lien avec le tissu associatif ». Les logements viennent en complément des 117 places d’hébergement déjà financées par la Région, qui s’est fixé pour objectif 300 logements d’ici l’année 2021.
Mise à disposition des internats de lycées pour les situations d’urgence
Autres mesures : le conseil régional annonce mettre à disposition des internats de lycées (actuellement fermés) à l’intention des acteurs de la lutte contre les violences conjugales « afin d’accueillir en urgence les femmes victimes et leurs enfants ». La Région finance également l’abonnement à une plateforme de visioconférence pour maintenir le lien entre associations et victimes, « et permettre ainsi un meilleur accompagnement au quotidien ».
Enfin, la Région travaille sur « un plan de communication global […] pour favoriser la vigilance citoyenne et la prise en charge des situations à risque ». Elle vient d’obtenir ce mardi 31 mars la mise en place « d’une plateforme d’envoi de SMS d’urgence », en plus des numéros d’urgence déjà existants. Une piste retenue par le ministère de l’Intérieur suite à une saisine du gouvernement par Laurent Wauquiez.
ALERTE PAR SMS AU 114
Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a annoncé la mise en place, dès ce mercredi 1er avril, d’un dispositif d’alerte à destination des victimes de violences intrafamiliales durant cette période de confinement.
Celles-ci pourront désormais donner l’alerte grâce à un « simple texto » adressé au 114. Les opérateurs préviendront alors les forces de l’ordre et leur communiqueront les coordonnées de la victime afin qu’elles puissent intervenir. « C’est un dispositif qui est au départ porté par le CHU de Grenoble et est dédié aux personnes sourdes et malentendantes […] », a précisé Christophe Castaner. « [Le texto d’alerte] permet d’appeler au secours sans se faire entendre » par les auteurs de violences.
Christophe Castaner a par ailleurs sollicité la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr pour qu’elle puisse être également saisie par SMS à l’avenir.
Dès le début de la période de confinement, la Ville de Grenoble a elle aussi annoncé un plan renforcé pour la prise en charge des femmes victimes de violences conjugales, ainsi que de leurs enfants. Le maire de Grenoble Éric Piolle a ainsi fait savoir que plusieurs places d’hébergement avaient été spécifiquement réservées aux victimes. Des places qui seraient complétées par des logements en hôtel en cas de saturation du réseau, a t‑il précisé.