EN BREF – Le CHU de Grenoble commence des tests contre la réponse immunitaire excessive au Covid-19. Le Pr Olivier Épaulard, infectiologue de l’hôpital qui supervise les essais, espère ainsi éviter aux malades d’entrer en réanimation.
Le CHU Grenoble-Alpes vient tout juste de débuter des essais thérapeutiques. L’établissement hospitalier faisait déjà partie des essais cliniques conduits au niveau national et coordonnés par les Hospices civils de Lyon pour trouver des antiviraux contre le covid-19. Mais, depuis ce lundi 30 mars, il s’agit de tests axés sur l’inflammation causée par le virus.
« C’est cette inflammation qui déclenche les problèmes pulmonaires importants et nécessite le transfert en réanimation », pointe le Pr Olivier Épaulard, infectiologue au CHU qui supervise les essais.
Les tests effectués auront pour but de caractériser l’inflammation. C’est-à-dire de trouver l’élément qui déclenche une réponse immunitaire excessive. « Imaginez une pièce de théâtre avec plein de personnages. Si le bon personnage manque au moment crucial, le drame ne pourra pas se produire. Avec ces essais, on essaye d’identifier ce personnage, afin de le retirer et de réduire la réponse immunitaire », vulgarise l’infectiologue.
Empêcher l’entrée en réanimation
L’objectif est donc de stopper les complications pulmonaires graves engendrées par l’inflammation. Et d’éviter ainsi que les malades ne soient transférés dans les services de réanimation, déjà surchargés en France.
La méthode fonctionne sur le même principe que celui des maladies auto-immunes, liées à un dysfonctionnement du système immunitaire. « On agit grâce à un médicament qui va bloquer les messages inflammatoires envoyés entre les cellules. En bloquant les messagers, on bloque l’inflammation. Et donc une réponse immunitaire excessive », explique le Pr Épaulard.
Premiers résultats des essais d’ici une semaine
L’équipe de recherche espère avoir les premiers résultats dès la semaine du 6 avril prochain. Il sera ensuite possible d’administrer aux patients des traitements pour garder l’inflammation à un niveau acceptable et éviter les complications pulmonaires.
Ces essais permettront également de comprendre pourquoi l’inflammation se révèle très grave et très rapide chez certains patients et pas chez d’autres. L’infectiologue avoue ne pas savoir sous quels délais une réponse à cette question pourra être apportée. Cependant, il affirme que « l’on sera beaucoup plus avancés d’ici quinze jours ».
Anissa Duport-Levanti