FOCUS – Malgré le risque d’attraper le covid-19, les éboueurs assurent sans faillir le ramassage des déchets sur le territoire de la Métropole de Grenoble. Un service indispensable pour garantir la salubrité publique. Afin de récompenser ce dévouement et face au risque de contagion en l’absence de masques, le syndicat Force ouvrière réclame la « prime Macron » pour les éboueurs.

Camion de tri de déchets circulant à Grenoble, fin mars 2020, pendant l’épidémie de coronavirus. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Pas de répit pour les éboueurs. Depuis le début de la crise sanitaire du covid-19, les agents du service de ramassage des déchets assurent sans faillir leur mission.
Et aucune commune de la métropole grenobloise n’a à se plaindre de la propreté des rues, dixit Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble.
« Emballez vos gants et masques usagés avant de les jeter à la poubelle »
Tandis que la grande majorité de la population est confinée chez elle, les déchets du territoire continuent d’être collectés en porte-à-porte et sur les points d’apport volontaires. Certes, le service est assuré durant des horaires différents et à des fréquences parfois moindres par rapport à ceux d’avant le confinement. Mais, au final, poubelles grises (ordures ménagères), vertes (déchets recyclables) et marrons (déchets alimentaires) sont dûment ramassées.

Grenoble, mardi 17 mars au matin, juste avant confinement pour lutter contre le coronavirus covid-19. © Florent Mathieu – Place Gre’net
« N’oubliez pas de continuer à bien trier vos déchets ! », signale néanmoins aux habitants la collectivité, qui se rend compte d’un certain relâchement, ici et là. Et surtout il faut désormais respecter deux nouvelles consignes de tri, durant l’épisode de pandémie : s’astreindre à emballer les masques et gants usagés avant de les jeter dans la poubelle réservée aux déchets non recyclables. Et ne plus jeter ses mouchoirs sales dans le compost.
Pas ou peu masques pour les éboueurs
« Sur les déchets, on essaye de maintenir un service public qui fonctionne, tout en garantissant la sécurité et la protection des agents. C’est notre préoccupation », affirme fermement Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble. Avec 180 agents et leur encadrement encore opérationnel, le service du ramassage des déchets fonctionne à 80 %, estime pour sa part Christophe Corréard, responsable d’un secteur de la collecte à la Métropole de Grenoble et délégué syndical Force ouvrière.

Camion de tri de déchets, circulant à Grenoble, fin mars 2020, pendant l’épidémie de coronavirus. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Tous les agents disposent de gants et de lingettes depuis lundi 23 mars. « Le port des EPI [équipements de protection individuelle, ndlr] est répété et répété, martèle Christophe Ferrari. Et évidemment les agents se protègent avec les gestes barrière nécessaires. »
La fourniture des masques, de lingettes et de gants en latex n’a toutefois pas été immédiate. « Il a fallu menacer d’arrêter toutes les bennes pour obtenir le matériel nécessaire », indique le délégué syndical FO, qui semble à présent satisfait des équipements obtenus et de l’organisation mise en place.
« Les masques sont en rupture de stock […] déplore toutefois le délégué syndical. On a diffusé le mode d’emploi aux agents pour qu’ils puissent fabriquer leurs propres masques ». La Région devrait en fournir de nouveaux, annonce par ailleurs Christophe Ferrari.
« Ils font le job et ils sont là tous les matins »
Malgré le respect des gestes barrières et le roulement des agents sur le terrain pour limiter leurs sorties, la crainte demeure palpable chez les éboueurs car le risque demeure évidemment. « On fait tout pour que les agents aient envie de revenir le lendemain, assure Christophe Corréard. Car ce n’est pas évident pour eux d’avoir la crainte d’être contaminé et de ramener cela à la maison. »
Au vu des circonstances, Christophe Ferrari tire lui aussi son chapeau aux agents pour leur sens du service public : « Je voudrais saluer ces agents du ramassage des déchets. Ils sont hyper volontaires. Évidemment, ils peuvent être stressés et inquiets de tout cela [l’épidémie de covid-19, ndlr], mais ils font le job et ils sont là tous les matins. Au niveau des poubelles, il n’y a pas une rue qui manque. »
Si les éboueurs ne rechignent pas à aller au travail, il serait légitime qu’ils puissent percevoir la « prime exceptionnelle de pouvoir d’achat », dite prime Macron, revendique se don côté avec force le militant FO.
Pas de covid-19 chez les éboueurs pour le moment
Aucun cas de coronavirus n’a, pour l’heure, été détecté chez les éboueurs. Cependant, la propagation du virus dans la population iséroise n’a pas encore atteint son apogée. En cas de multiplication de cas dans le service, la Métropole a prévu un plan B. Les agents d’exploitation de la voirie, formés eux aussi à la collecte, prendraient la relève.
Séverine Cattiaux
LES DÉCHÈTERIES FERMÉES, SAUF DEUX DÉDIÉES AUX DÉCHETS MÉDICAUX
Contrairement au ramassage de la collecte, les vingt et une déchèteries métropolitaines sont fermées aux particuliers pendant la durée du confinement, ce service n’étant pas compatible avec la restriction des déplacements.
Il faut donc stocker ses encombrants chez soi. La Métropole demande à la population de ne pas les jeter dans les poubelles, encore moins s’il s’agit de produits dangereux. Et il est interdit d’entreposer ses encombrants dans l’espace public.
En accord avec l’Agence régionale de santé (ARS), la Métropole de Grenoble maintient ouvertes deux déchèteries, celles de Saint-Égrève et Saint-Martin‑d’Hères, pour la réception de déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI). Les professionnels de santé peuvent s’y rendre du lundi au vendredi, de 9 heures à midi.
les gens applaudissent… tous ceux qui permettent de faire tenir le confinement doivent y être associés.
Il font un travail nécessaires.
Merci aux caissiers, chauffeurs, personnel logistique, aux éboueurs, aux énergéticiens etc…
bon courage à tous, et n« oubliez pas que le respect des règles, si ce n’est pour vous, c’est pour les autres !
Voilà sans doute pourquoi les « encombrants » sont encore et toujours déposés.
Des restes de meubles, des objets volumineux de toute sorte, normalement destinés à la déchetterie, dont on se débarrasse la nuit tombée, au coin d’un trottoir.
En temps normal, c’est dégueulasse.
Aujourd’hui, c’est ignoble.
Le respect des règles ?
Quelles règles ?
Quel respect ?
Aucun quartier n’y échappe.
Le Covid 19 ne changera pas la nature infecte de l’humain.
Que les gens soient cons (ou mal éduqués) est une chose.
Il y a quand meme des « oubliés » c’était mon propos
A titre perso j’étais pour la verbalisation massive et « hardcore » sur les déchets (mégots, crotte de chien et autres)… histoire de changer les habitudes.
Où je suis d’accord avec vous c’est que dans 8 mois ce sera « business as ussual » ; nous ne changerons peu ou pas
Vous avez raison sur le fond, bien sûr.
Bravo aux soignants, éboueurs, caissiers et caissières, livreurs, chauffeurs-routiers, commerçants de bouche, qui nous aident à tenir.
Mais justement le contraste est d’autant plus saisissant avec l’incivilité de tant et tant.
Coup de chapeau et coup de gueule.
Bon confinement.