EN BREF- Préoccupation majeure jusqu’à la crise du coronavirus et les mesures de confinement, les élections municipales ont été mises sur pause en attendant la tenue d’un second tour, reporté sine die. À Grenoble, les quatre candidats en mesure de se maintenir ont fait savoir les uns après les autres qu’ils arrêtaient leur campagne.
Oubliées, les élections municipales ? Le deuxième tour du scrutin était censé se dérouler ce dimanche 22 mars, tandis que les listes élues dès le premier tour auraient d’ores et déjà dû élire les maires et adjoints de leurs communes. Mais ça, c’était avant. Avant l’annonce du report du deuxième tour par le président Emmanuel Macron, sans précision de date. Puis celle du Premier ministre Édouard Philippe du report de l’élection des maires d’ores et déjà élus.
La crise du coronavirus depuis une semaine semble avoir gommé des mémoires les enjeux mêmes des élections. Quant aux réactions des candidats, elles ne se sont manifestées que le soir même du premier tour, dimanche 15 mars.
Le lendemain soir, l’annonce des mesures de confinement par le président de la République reléguait au second plan tractations et stratégies d’alliance en vue du second tour.
Arrêt général des campagnes
Qu’ont donc prévu les quatre candidats encore en lice à Grenoble suite au confinement ? À savoir Éric Piolle, son challenger Alain Carignon, mais aussi Émilie Chalas et Olivier Noblecourt. Le maire sortant, qui conduit la liste Grenoble en commun, a expliqué mettre sa campagne sur pause dès les premières mesures annoncées par Emmanuel Macron le jeudi 12 mars. Et organisé sur le champ une première réunion de crise sur la question.
Le mardi 17 mars, soit le lendemain de l’annonce des mesures de confinement, c’était au tour de la liste La Société civile avec Alain Carignon de se mettre à l’arrêt. « Nous stoppons évidemment notre campagne électorale et notre équipe va contribuer à [la] solidarité en renforçant les liens de voisinage, en maintenant les contacts téléphoniques et en signalant toute situation de détresse », écrivait-elle dans un communiqué.
Même tonalité du côté de Grenoble nouvel air et de sa tête de liste Olivier Noblecourt. « Compte tenu de l’aggravation rapide de la situation sanitaire […] nous avons bien évidemment totalement suspendu notre campagne », indique la liste via sa page Facebook. Avant de conclure : « La seule priorité doit aujourd’hui être la lutte contre l’épidémie de coronavirus et la préservation de la santé de nos concitoyennes et concitoyens. »
Émilie Chalas impatiente de reprendre les débats et la campagne
Dernier communiqué (tardif) en date, celui de la candidate investie LREM Émilie Chalas. « Le Premier ministre a évoqué un report du second tour d’ici la mi-juin, sous réserve bien sûr de l’évolution de la situation sanitaire. Nous reprendrons alors nos débats et tirerons les leçons du vote du 15 mars », écrit celle qui conduit la liste Un nouveau regard sur Grenoble. Non sans remercier les électeurs qui lui ont accordé leur confiance.
Un communiqué qui trahit une certaine impatience. « Nous nous retrouverons très prochainement quand les conditions le permettront pour reprendre nos débats et partager les nombreuses réflexions qui ne manqueront pas de naître de cette situation exceptionnelle et propice à souligner nos liens collectifs » insiste ainsi la candidate. Qui, pour le moment, invite à respecter les consignes du gouvernement : « Restez chez vous. »
Au sortir du premier tour, Éric Piolle obtenait 46,67 % des suffrages, contre 19,80 % pour Alain Carignon, 13,75 % pour Émilie Chalas et 13,30 % pour Olivier Noblecourt. Le tout sur fond d’abstention record, avec près de 50 000 électeurs absents, soit 57,75 % des inscrits. Un chiffre supérieur de dix points par rapport à 2014. De quoi modifier la donne et l’équilibre des forces lors d’un second tour débarrassé de l’effet coronavirus ?