EN BREF – Suite du bras-de-fer entre la direction régionale de La Poste et Sud-PTT Isère-Savoie. Alors que le centre courrier de Moirans doit réduire son activité suite à la découverte de possibles cas de coronavirus au sein du personnel, le syndicat estime que les mesures prises ne l’ont été qu’à la suite de nombreuses interpellations. Et demande aujourd’hui une réduction drastique de l’activité de l’ensemble des bureaux de poste.
Depuis ce lundi 23 mars, les habitants de six communes de l’Isère ne reçoivent plus de courrier ni de colis. Et ce pour une durée indéterminée. Les communes en question ? Saint-Aupre, Saint-Étienne-de-Crossey, La-Sure-en-Chartreuse, Moirans, Saint-Jean-de-Moirans et Voreppe. En cause, explique La Poste : « Un fort taux d’absentéisme dû à un grand nombre d’agents gardant leurs enfants à la maison et au confinement d’agents malades ou non », au centre de Moirans.
Mercredi 18 mars, le syndicat Sud-PTT Isère-Savoie a en effet annoncé un droit de retrait des personnels du bureau de poste, suite à des suspicions de cas de coronavirus. Une situation qui n’a entraîné « aucune réaction de la direction », selon les syndicalistes. Piquée au vif, La Poste réplique en affirmant que « des mesures préventives avaient d’ores et déjà été mises en place dès le 17 mars ». Et ceci avant la tenue d’un CHSCT extraordinaire.
Sud-PTT vante la mobilisation au centre courrier de Moirans
Les conclusions du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ? « Le dédoublement de la phase de tri, afin que les agents ne soient pas en contact rapproché, ou encore le placement de façon préventive en quatorzaine de 10 agents », écrit La Poste. Et celle-ci d’affirmer : « Face à cette situation inédite, La Poste adapte en permanence ses organisations de travail, en concertation avec les médecins du travail et les représentants du personnel. »
Pour Sud-PTT, c’est une victoire. « Cette décision fait suite à un droit de retrait massif des agents, conscients du développement de cas suspects dans le centre », écrit le syndicat. Une décision qui, selon lui, a mis du temps à faire son chemin. Outre le droit de retrait des personnels, le syndicat évoque ainsi « une alerte pour danger grave et imminent », une intervention de l’inspection du travail et une mise en demeure de l’avocate de Sud.
Depuis le début des mesures de confinement, le syndicat Sud-PTT n’a de cesse d’accuser La Poste de ne pas prendre suffisamment en cause la sécurité sanitaire de ses personnels. « L’employeur a mis en œuvre les dispositions prévues […] visant à protéger la santé et à assurer la sécurité de son personnel », rétorque la direction. Tout en faisant valoir « son rôle de maintenir le lien et les contacts entre les concitoyens, au moment où ils en ont le plus besoin. »
Limiter l’activité des bureaux… aux seuls retraits d’espèces
Sud-PTT Isère-Savoie n’en appelle pas moins à réduire fortement l’activité des bureaux de poste. « Nul besoin de délivrer des lettres ou des colis sans connaître exactement les risques de contamination par ce virus qui pourrait survivre jusqu’à 24 heures sur le carton et plusieurs jours sur le plastique », estime l’organisation syndicale. Pour qui les opérations doivent se limiter au plus strict minimum, autrement dit au retrait d’espèces.
« Pas de commercial en pleine crise sanitaire, recentrons-nous sur les services nécessaires », prône ainsi le syndicat. Qui considère « irresponsable de continuer à distribuer des commandes non essentielles ». Le tout via des sites de commerce en ligne qui devraient, à ses yeux, purement et simplement fermer. Et d’appuyer son propos en rappelant que d’autres distributeurs de colis ont suspendu leurs services, à commencer par Mondial Relay.