FOCUS – Cette fois encore, quatre listes sont en présence au premier tour des municipales à Vif. Le maire sortant, Guy Genet, fait face à Véronique Duperron, Karine Maurinaux et Marie-Anne Parrot qui se représente sur cette commune où tout peut se jouer.
Historiquement, Vif a plutôt connu une alternance politique bien huilée. Le PCF en 1977, une liste sans étiquette en 1989, Jean Mourey (divers droite) en 1993. Qui sera réélu en 2008 après le mandat de Brigitte Perillié, elle-même au PS.
Enfin, le maire sortant, Guy Genêt, avait brisé l’alternance en faisant réélire une liste de droite (UMP-LR) juste après celle de Jean Mourey. Il se représente à la tête de la liste « Ensemble, Soyons Vif ».
Même si celle-ci a été renouvelée de moitié, les dix premiers de la liste sont actuellement au conseil municipal. Face à lui, Brigitte Perillié ne se représente pas. C’est Marie-Anne Parrot qui représente la gauche, à la tête de « Vif, notre territoire pour demain ». Celle-ci intègre la liste conduite en 2014 par l’ancienne maire. Quand bien même en 2014, Marie-Anne Parrot conduisait sa propre liste sans étiquette (22,54 %).
Une nouvelle liste sans étiquette fait son apparition, « L’Essentiel pour Vif », menée par Karine Maurinaux. Enfin, la liste Lutte Ouvrière de Véronique Duperron vient compléter ce tableau. Les Vifois auront donc ce dimanche un panel de choix conséquent. Qu’en est-il des différences entre les listes ?
Écologie et solidarité
Une fois n’est pas coutume, les listes ne se battent pas sur le même terrain. Ainsi, Marie-Anne Parrot se présente comme la « candidate de l’écologie et de la solidarité ».
Au programme, transports écologiques, végétalisation, urbanisme aéré… La candidate, qui a créé à Vif un club de connaissance et de protection de la nature il y a quelques années, met l’environnement au cœur de ses valeurs.
Par ailleurs, son équipe prévoit de créer un adjoint à la transition citoyenne. Celui-ci aurait pour mission d’être à l’écoute des habitants. L’idée serait également de pouvoir transmettre les demandes des citoyens de Vif à la Métropole. Le tout avec une large place accordée aux avis des associations.
Continuer la politique de grands travaux à Vif
Outre un programme « validé à 90 % » à l’issue de son mandat, Guy Genêt vise, quant à lui, plutôt une politique de grands travaux. A savoir, deux gros chantiers : une médiathèque et un terrain de foot.
Le grand chantier de ce mandat, c’était le musée Champollion, qui va être inauguré sous peu. Des travaux importants de rénovation des rues de la ville ont été menés et s’achèvent en 2020 ; des parkings ont été créés près de la gare. Le maire sortant souhaite également pouvoir attirer des médecins dans la ville.
Cependant, Guy Genêt ne s’est pas occupé que du patrimoine. L’équipe de gauche, au travers de leur blog « Vivre ensemble Vif » a critiqué en décembre le maire actuel sur la question de la construction de logements :
« En cette fin de mandat, l’équipe municipale actuelle cède largement aux sirènes des promoteurs immobiliers. […] Plusieurs programmes de construction sont prévus comme celui qui verra jour sur le tènement de l’ancien couvent de la visitation. Cet emplacement en entrée de ville qui appartenait à la municipalité aurait pu accueillir tout autre type de projet au service du collectif. »
« Les travailleurs d’abord ! »
Véronique Duperron, qui était également candidate aux régionales 2015, s’intéresse aux travailleurs. Fidèle aux valeurs de Lutte Ouvrière, elle se refuse aux promesses électorales et veut résoudre les problèmes vitaux : « Un emploi, un toit ».
Elle souhaite établir « une municipalité de luttes », faire de Vif un réel « terrain d’expérimentation dans un contexte de luttes nationales ». Mettre en avant les « classes laborieuses », empêcher les expulsions, réquisitionner les logements vides. Et la gratuité des transports en commun sur la commune… payés par « les patrons ».
Budget et sécurité avant tout pour Vif
La première page du programme de Karine Maurinaux annonce une couleur différente. Sur le plan du budget tout d’abord : « Ne pas augmenter les impôts » et « recourir aux partenariats public-privé ».
La candidate, alors présidente de l’association « Contamination eau sud agglo », s’était battue en 2016 pour faire annuler « la facture de la honte ». De l’eau potable qui ne l’était plus, suite à la pollution bactériologique du captage de l’Echaillon.
Dans un deuxième temps c’est la sécurité qui est au cœur de ce programme. « Lutter contre les formes de délinquances, contre les actes d’incivilité »… Et ce en créant notamment un comité de pilotage avec la gendarmerie nationale, en augmentant les effectifs de la police et en déployant la vidéo-protection.
Le thème est d’ailleurs rapidement abordé par Guy Genêt dans son programme. Pour le moment, une dizaine de caméras sont installées dans les rues de Vif. Son projet serait d’en installer deux ou trois nouvelles par an.
Laure Gicquel