FOCUS – Dimanche 15 mars à Corenc, les électeurs devront choisir entre la liste du maire sortant, Jean-Damien Mermillod-Blondin, et celle de Claude Francillon, conseiller municipal de l’opposition. Un choix, sur un seul tour, tout comme 2014.
60/30. La victoire de Jean-Damien Mermillod-Blondin était sans conteste en 2014 à Corenc. Claude Francillon, ancien correspondant local du Monde et cofondateur du master journalisme de Sciences-Po Grenoble, avait alors essuyé des critiques sur son choix de s’essayer à la politique.
Une majorité d’électeurs lui avait notamment reproché sa trop grande indulgence avec le parti socialiste, lorsqu’il s’était engagé à la tête d’une liste divers gauche. Aujourd’hui, après six ans de mandat, qu’en est-il ?
Des programmes similaires ?
À l’ouverture des deux programmes, la prédominance de la tonalité verte frappe. « Corenc Autrement », la liste de Claude Francillon, se veut « solidaire et écologiste ». « Corenc Ensemble », quant à elle, parle en priorité de « développement durable ».
De fait, leurs engagements prioritaires se ressemblent. « Lors du premier conseil municipal, nous élirons un adjoint à l’écologie », déclarent les premiers.
« Dès notre élection, nous nommerons un adjoint au développement durable », promettent les seconds.
Tous deux veulent promouvoir le bio dans les cantines. Améliorer les transports doux. Mettre en place des pistes cyclables. Quid de l’urbanisation, une thématiques importante dans la commune qui a parfois été qualifiée de « ghetto des gotha » ? Les deux listes se prononcent contre l’urbanisation actuelle, incarnée par le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI).
Des pratiques sociales divergentes
Mais là où la liste du maire sortant insiste sur l’amélioration du patrimoine, la rénovation des bâtiments publics et des routes à Corenc, celle de Claude Francillon s’intéresse plutôt à l’individu. C’est ainsi que, malgré l’unicité des thèmes, on remarque des divergences subtiles dans les programmes concurrents.
Construction de logements sociaux, discussion des permis de construire en commission d’urbanisme, rénovation du patrimoine ancien sont les engagements de « Corenc Autrement ».
Avec une focale toute particulière sur les logements sociaux, un des enjeux clés de la ville. Qui est notablement absent du programme de « Corenc Ensemble ».
Cette dernière a fait le choix de traiter les problématiques sociales sous un autre angle. Dans la lignée du dernier mandat, l’équipe de Jean-Damien Mermillod-Blondin souhaite poursuivre la réorganisation et l’amélioration du service scolaire. Dans la même veine, l’équipe sortante avait redynamisé la résidence autonomie Le Verger et révisé les quotients familiaux.
L’accent est donc mis sur les aînés et les enfants – « l’éducation des écocitoyens de demain ». Avec, éventuellement, l’instauration d’une aide d’accès aux infrastructures des communes voisines et des partenariats avec les CCAS de celles-ci.
Et le budget ?
Sur le thème de l’argent, le débat autour du logement social se cristallise. En effet, si le maire sortant annonce que, « comme lors du précédent mandat, nous gérerons les finances de la mairie en bon père de famille », il semble que les impôts corençais soient un enjeu de taille.
Ainsi, « Corenc Autrement » insiste sur le fait que « les corençais n’auront plus à payer les 210 000 euros de pénalités annuelles, comme ce fut le cas en 2017, 2018 et 2019 ».
Et rappelle, en qualifiant la mesure de « punition » faite au contribuable, qu”« en 2018, la majorité municipale a augmenté les taux d’imposition de 8% ». Cette importante augmentation d’impôts devait « payer les 210 000 euros de pénalités infligées par le Préfet pour insuffisance de logements sociaux. » Les Corençais économiseraient donc si ces logements étaient créés.
L’ancien maire, qui a obtenu en 2017 la palme de « candidat le plus dépensier » aux législatives, annonce cependant que le souhait de son équipe est « de ne pas augmenter les impôts »… sauf éléments exceptionnels.
Pas de Corexit pour ce mandat !
Parmi ceux-ci : « la nécessité d’accélérer la transformation énergétique de nos équipements, une baisse drastique des dotations de l’État et/ou une augmentation de notre contribution à la Métropole ainsi que la nécessité d’un réaménagement urbain. Nous ne lèverons jamais d’impôts pour des dépenses de fonctionnement. »
La contribution à la Métropole, elle, n’est d’ailleurs pas remise en question. Les deux candidats sont pro-Métro, à la différence de Christian Cloitre, qui n’a au final pas déposé de liste et avait déclaré en conseil municipal que « s’il remportait les élections municipales de 2020, il souhaitait que Corenc sorte de la Métropole considérée par lui comme « une pieuvre ».
Selon le Dauphiné Libéré, il avait alors entrepris de voter contre « pratiquement toutes les délibérations faisant apparaître un lien quelconque entre la commune de Corenc et la Métro. » Le Corexit ne se fera donc pas cette fois-ci !
Laure Gicquel