EN BREF — L’ancienne ministre de l’Écologie et présidente de Génération Écologie
Delphine Batho participe à une rencontre organisée par la liste Grenoble en commun, ce vendredi 6 mars. La députée lancera un appel au moratoire sur le développement de la 5G en France, une technologie qui a pourtant déjà fait l’objet d’une expérimentation à Grenoble dans le courant de l’année 2019.
« Les défis de la santé environnementale et […] les incertitudes liées à la technologie 5G ». Tels sont les thèmes qui seront abordés par Delphine Batho, à l’occasion d’une rencontre organisée à Grenoble par la liste Grenoble en commun. L’équipe de campagne du maire sortant Éric Piolle donne rendez-vous aux Grenoblois le vendredi 6 mars à la Maison Commune de Grenoble, 8 rue Brocherie.
Initialement membre du Parti socialiste et porte-parole de campagne du candidat à la présidentielle François Hollande en 2012, Delphine Batho a tout d’abord été nommée ministre déléguée à la Justice, avant de devenir ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Un poste dont elle a été relevée quelques mois plus tard, après avoir considéré que le budget du gouvernement n’était « pas bon ». Elle est aujourd’hui députée et présidente de Génération Écologie.
Une expérimentation 5G au CEA de Grenoble
À l’occasion de sa venue à Grenoble, Delphine Batho « interpellera le gouvernement pour demander un moratoire sur le déploiement de la 5G », écrit Grenoble en commun. Sujet très sensible, la mise en place de la 5G n’a quasiment pas été abordée au cours de la campagne des municipales. Sauf par la Commune est à nous, qui s’est prononcée contre la 5G. Et le Parti Popolitique, qui proposait dans son programme de faire de Grenoble une « ville bas-débit » et de réinstaurer des cabines téléphoniques.
Le 1er février 2020, l’Association démocratie écologie solidarité (Ades), proche de la municipalité grenobloise, a toutefois publié un texte appelant à « refuser l’implantation d’une technologie dont on ne connaît pas les risques ». Et rappelé qu’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) « déplor[ait] un manque de données essentielles » pour évaluer les dangers potentiels de la 5G. Une pétition mise en ligne a même recueilli à ce jour près de 70 000 signatures.
Grenoble, ville anti-5G ? Le maire sortant s’est récemment fait égratigner par Le Canard Enchaîné sur la question. Dans un article titré « La 5G, détecteur de mensonges », l’hebdomadaire satirique écrit ainsi : « Éric Piolle, maire EELV de Grenoble, n’a […] rien trouvé à redire au fait que, dans sa ville comme dans une cinquantaine d’autres, des expérimentations 5G localisées soient en cours (sans que les citoyens aient été consultés, bien sûr) ».
Des expérimentations 5G sur Grenoble étaient annoncée dès le début de l’année 2018 par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes. Une nouvelle que le président de la Métro Christophe Ferrari accueillait alors avec enthousiasme. Le 23 juillet 2019, l’Arcep autorisait le CEA de Grenoble à « utiliser des fréquences de la bande 26 GHz pour des expérimentations 5G à Grenoble ». Une expérimentation de six mois, aujourd’hui terminée.