FOCUS – Nouveau sondage en vue des élections municipales de Grenoble. Alors que le dernier bilan des intentions de vote datait du mois d’octobre 2019, Le Dauphiné libéré et France Bleu publient une nouvelle étude à trois semaines du premier tour. Il en ressort une légère progression du maire sortant Éric Piolle, largement en tête, mais aussi une nette avancée du candidat Olivier Noblecourt. Reste à prendre en compte la marge d’erreur, les indécis… et à tirer les enseignements des sondages de 2014.
Éric Piolle largement en tête du premier tour des municipales de mars 2020 à Grenoble ? S’il faudra attendre le dimanche 15 mars pour le savoir, c’est en tout cas le résultat affiché par un nouveau sondage Ipsos – Sopra Steria réalisé pour Le Dauphiné libéré et France Bleu. Avec 36 % des intentions de vote au premier tour, le maire sortant s’y distingue très nettement de ses concurrents Alain Carignon, Olivier Noblecourt et Émilie Chalas.
Loin derrière Éric Piolle, Alain Carignon est ainsi crédité de 20 % d’intentions de vote, suivi par Olivier Noblecourt avec 19 % et Émilie Chalas avec 16 %. Les autres candidats ? Le RN enregistre 3 % des intentions des vote, Mireille d’Ornano et Catherine Brun chacune 2 %, la liste La Commune est à nous 1 % et le parti Popolitique 0,5 %. Même score pour Fabien Cominotti, qui a toutefois annoncé jeter l’éponge. Lahcen Benmaza n’est, pour sa part, pas mentionné.
Le bilan d’Éric Piolle apprécié par 52 % des sondés
Ces chiffres reflètent en partie la célébrité des différentes têtes de liste. Ainsi, 92 % des personnes interrogées disent connaître Éric Piolle, loin devant les candidats Carignon (77 %), Noblecourt (52 %) et Chalas (51 %). À noter toutefois qu’avec un score de 42 %, Mireille d’Ornano est relativement bien connue de l’électeur grenoblois… sans que cela ne se traduise dans les intentions de vote.
Autre élément mis en avant par Le Dauphiné libéré : l’appréciation du bilan de la majorité sortante d’Éric Piolle. 52 % des personnes interrogées le jugent bon, voire excellent, là où 47 % le considèrent moyen voire mauvais. Un bon chiffre ? Pas selon les sondeurs, qui délivrent une comparaison nationale avec les villes de plus de 50 000 habitants : en moyenne, les sondés y seraient pour 64 % satisfaits de leurs maires sortants.
Quels enseignements par rapport au sondage publié en octobre 2019 ? Une légère progression d’Éric Piolle, qui passe de 32 à 36 %… et une nette remontée côté socialiste. Encore hypothétique, une candidature PS en octobre pesait pour 11 %. À présent déclaré, Olivier Noblecourt grimpe de 8 points. Mouvement inverse : la liste « gauche alternative » envisagée à 7 % en 2019 perd six points six mois plus tard en s’incarnant dans La Commune est à nous.
La marge d’erreur… et le souvenir de 2014
Les réactions des candidats ? « L’institut de sondage que je reconnais, c’est mon fromager ou les Grenoblois que je croise chaque jour », déclare Éric Piolle sur Facebook. Non sans inclure un lien vers le sondage, sans doute à l’intention de son fromager. Interrogé par Le Dauphiné, Olivier Noblecourt en profite avant tout pour se décrire « seule équipe crédible pour porter l’alternative à gauche »… et se lancer dans une tirade politique.
Mireille d’Ornano joue la constance. « Entreprendre un sondage à plus de six mois des élections municipales est une blague ! », déclarait-elle en octobre 2019. « Entreprendre un sondage à un mois des élections sans connaître l’offre électorale définitive ne me paraît pas très sérieux », déclare-t-elle à présent, toujours citée par Le Dauphiné libéré.
Alain Carignon comme Bruno de Lescure (La Commune est à nous) rappellent, pour leur part, tous deux l’épisode de 2014 : alors qu’un sondage donnait le candidat Jérôme Safar à 10 points devant Éric Piolle au premier, la tête de liste Une ville pour tous avait obtenu 29,40 % des suffrages exprimés, contre 25,30 pour l’ancien adjoint de Michel Destot. Enfin, Émilie Chalas pointe la marge d’erreur du sondage, qui peut considérablement modifier les résultats.
Le sondage a en effet été réalisé sur un « échantillon représentatif » de 604 personnes inscrites sur les listes électorales. Si la marge d’erreur n’est pas précisée, celle-ci pourrait osciller entre 3 et 4 points. Autrement dit, rebattre totalement les cartes du classement entre Alain Carignon, Olivier Noblecourt et Émilie Chalas. Mais aussi avoir un impact non négligeable sur les “petits” scores des listes RN ou d’Ornano, au coude à coude dans les intentions de vote telles que définies.