ENQUÊTE - En France, la loi de 1905 impose la séparation des Églises et de l'État. Dans la pratique, les entorses au principe de laïcité se multiplient depuis plusieurs années à Grenoble et dans son agglomération. Et les visites des élus s'enchaînent, qui dans les mosquées, qui aux représentants de la communauté juive ou chrétienne, pour s'attirer les faveurs d'un potentiel électorat à l'approche des élections. Avec, à la clé, le risque d'encourager un communautarisme décomplexé. État des lieux.
Le communautarisme gagne-t-il du terrain à Grenoble et dans son agglomération ? En cette année d'élections municipales, les actions se sont multipliées dans la capitale du Dauphiné… comme par le passé. Autant de coups de canif contre la laïcité, essentiellement portés par une frange de la communauté musulmane. Course pour le voile dans Grenoble, militantisme en faveur de son port lors des sorties scolaires à Échirolles, opérations burkini dans les piscines publiques…
Des actions et revendications visibles et médiatisées, avec un objectif assumé : faire pression sur les responsables politiques pour les pousser à changer les règles républicaines. La partie émergée de l'iceberg ?
« Progressivement, l'islam est passé du statut de religion à celui d'identité »
« Progressivement, l'islam est passé du statut de religion à celui d'identité face à cette République ne voulant pas reconnaître tous ses enfants », analyse Naëm Bestandji, blogueur et militant grenoblois, spécialiste de l'
« Le problème de l’Islam est une affaire politique plus que religieuse », abonde Aziz Sahiri. Ce dernier connaît bien le sujet. Il a été adjoint à la mairie de Grenoble sous la mandature d’Alain Carignon. Premier élu musulman de Grenoble aussi. Lui, dénonce l'immixtion du politique et l'instrumentalisation qui en résulte, sans que cela soit l'apanage d'un quelconque bord politique.
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