EN BREF — Le maire sortant de Grenoble et candidat à sa réélection Éric Piolle a présenté mardi 18 février ses futurs colistiers au sein de la liste Grenoble en commun. Une liste renouvelée à plus de 50 % par rapport à 2014, avec une amplitude générationnelle allant de 18… à 93 ans. L’occasion pour le candidat de vanter la fin de la « guerre des gauches » à Grenoble et de tacler, une fois encore, son adversaire Alain Carignon sans jamais le nommer.
Semaine cruciale pour la candidature d’Éric Piolle aux municipales de Grenoble. En attendant le dévoilement de son programme complet samedi 22 février, le maire sortant conviait la presse à la présentation de ses 60 futurs colistiers, ce mardi 18. Les membres du collectif Grenoble en commun, rassemblés derrière leur candidat, ont écouté son discours d’une vingtaine de minutes, avant de signer les uns après les autres une « charte éthique ».
Éric Piolle a prononcé son discours sous les yeux de ses colistiers de Grenoble en commun. © Florent Mathieu – Place Gre’net
L’occasion pour Éric Piolle de vanter une équipe de campagne renouvelée à plus de 50 % par rapport à la liste Une Ville pour tous de 2014. Restent des candidats et élus “historiques” de 2014, comme Pascal Clouaire, Lucille Lheureux, Vincent Fristot, Christine Garnier ou Emmanuel Carroz. Quant à Élisa Martin, elle conserve sa place de deuxième tête de liste auprès du candidat Piolle.
La fin de la guerre des gauches ?
Avec un colistier de 18 ans et un autre de 93 ans, Grenoble en commun « va de la génération Dubebout à la génération climat », se réjouit encore le maire sortant. Autant de candidats à ses yeux « radicaux et pragmatiques »… et « 0 % LREM compatible ». L’amplitude est aussi politique, avec une liste composée d’un tiers de citoyens sans étiquettes, d’un tiers dédié aux partis politiques alliés de 2014, et d’un tiers dédiés aux nouveaux alliés de 2020.
Des ralliements du PCF, de Génération.s ou d’une partie des Socialistes qui permet à Éric Piolle de proclamer la fin de la guerre des gauches sur Grenoble. Ce malgré la présence d’une liste La Commune est à nous !, marquée très à gauche, et la candidature d’un Olivier Noblecourt officiellement investi par le PS grenoblois.
« Notre arc humaniste va de la moitié du PS aux trois quarts de la France insoumise », détaille Éric Piolle auprès de Place Gre’net. Pour le reste ? « Il y a un espace d’extrême gauche qui est là pour être un porte-voix des plus fragiles et a sa légitimité, et puis au sein du PS il y en a qui jouent avec la Macronie », poursuit le maire sortant. En référence au (récent) passé de délégué interministériel du candidat Olivier Noblecourt.
Toujours un mot pour Alain Carignon, surnommé le « corrompu »
Dans son discours, Éric Piolle n’a pas manqué d’attaquer un autre candidat concurrent, en la personne d’Alain Carignon. Sans toutefois jamais citer son nom, préférant affubler l’ancien maire de Grenoble du surnom « Le corrompu ». « Je refuse de banaliser la candidature du Corrompu, qui incarne cette nouvelle droite à la fois trumpiste et démago, cette nouvelle droite à la dérive », juge le maire sortant.
Éric Piolle étrille une nouvelle fois le « corrompu » Alain Carignon. © Florent Mathieu – Place Gre’net
« Ce n’est pas le retour de quelqu’un qui aurait payé sa dette : c’est le retour de méthodes qui n’ont pas changé depuis le siècle dernier », ajoute-t-il. Non sans mettre en exergue son rôle d’élu… ou de faire la leçon aux journalistes : « Notre rôle à nous, responsables publics, mais aussi à vous, journalistes, c’est de maintenir debout les digues ». Une constante : Éric Piolle nous avait déjà reproché par le passé de « tendre le micro à n’importe qui ».