FOCUS – Mon Ciné, le cinéma municipal et convivial de Saint-Martin‑d’Hères, présente du mercredi 12 au mardi 18 février la quatrième édition de ses Rendez-vous des cinémas d’Afrique. Avec 19 films venus de tout le continent africain, des avant-premières, films inédits, rencontres et débats… Voilà des rendez-vous qui promettent un regard différent sur l’Afrique et l’art de la filmer.
Peu distribué en France au regard du nombre de film produits, très peu montré en Afrique en dehors des grands festivals du continent, le cinéma africain ne manque pas d’artistes talentueux et inspirés mais bien d’exposition, de visibilité… et de salles de cinéma !
Voilà pourquoi, depuis quatre ans, l’équipe de Mon Ciné se donne comme objectif et challenge de lui offrir un bel écran et écrin dans notre agglomération. Elle s’est entourée, pour cela, d’un large collectif d’associations culturelles partenaires qui participe à la programmation et coanime rencontres et débats.
Quatre avant-premières et cinq films inédits
Parmi les 19 films présentés, quatre avant-premières et cinq films inédits en France, pour beaucoup primés dans de grands festivals internationaux. Au sein de cette sélection de fictions et documentaires venus du Soudan, du Sénégal, de Madagascar, du Tchad, du Maroc, de Tunisie, du Niger, du Burkina-Faso, du Ghana et d’Afrique du Sud, n’oublions pas un focus sur l’Algérie dont le cinéma contribue à construire l’Algérie d’aujourd’hui.
Quelques « Rendez-vous des cinémas d’Afrique » à ne pas manquer
Ciné-Rencontre, en ouverture du festival, jeudi 13 février, 19 h 45 : Jusqu’à la fin des temps, film inédit de 2019 de la jeune réalisatrice algérienne Yasmine Chouikh, en présence du comédien Djillali Boudjemaa (rôle masculin principal).
Une comédie tendre et drôle sur la vie et les amours d’un fossoyeur… À noter que la projection et la rencontre seront suivis d’un buffet convivial.
Deux avant-premières parmi les quatre présentées
Vendredi 14 février, 20 h 30 : Le Père de Nafi, du réalisateur sénégalais Mamadou Dia
Cette fiction a obtenu le Prix du meilleur réalisateur émergent au festival de Locarno, en 2019.
L’histoire est telle un conte contemporain : deux frères, l’un imam, l’autre candidat à la mairie de leur petite ville, se battent à propos du mariage de leurs enfants.
Mardi 18 février, 20 h 30, en clôture : Un fils du jeune réalisateur tunisien Mehdi M. Barsaoui. Prix Orizzonti, meilleure interprétation masculine pour Sami Bouajila, à la Mostra de Venise (2019).
Farès, Mériem et leur fils Aziz de 9 ans forment une famille tunisienne moderne, issue d’un milieu privilégié.
Mais tout bascule lors d’une virée dans le sud tunisien, lorsque leur voiture est prise pour cible par un groupe terroriste et que leur jeune garçon est grièvement blessé…
Deux ciné-débats
Samedi 15 février, à 17 h 30 : Fragments de rêves, documentaire algérien, en présence de sa réalisatrice Bahïa Bencheikh-El-Fegoun.
Prix du meilleur documentaire Al Ard Doc Film Festival, Cagliari, (2018). Dans ce documentaire dont la projection a été interdite par le ministère de la Culture algérien en 2018, les témoignages exclusifs et paroles fortes des acteurs du mouvement social en Algérie expriment un puissant désir de liberté, de dialogue et de paix.
Dimanche 16 février, à 17 h 30 : « Au temps où les arabes dansaient », film documentaire marocain de Jawad Rhalib
Ce documentaire engagé a obtenu l’Étalon d’argent du meilleur documentaire au Fespaco (Festival de cinéma de Ouagadougou, Burkina-Faso), en 2019.
Mêlant archives rares, témoignages et mise en lumière de la haine intégriste envers le monde des arts, le film retrace le parcours épineux des artistes arabo-musulmans face à l’intégrisme religieux.
Une comédie ghanéenne inédite, dimanche 16 février, à 20 h 30 : Keteke de Peter Sedufia Fable enlevée autour de la vie de couple et de futurs parents, Keteke est aussi la démonstration que la créativité n’est pas forcément une question de moyens.
Et à voir ou revoir absolument Atlantique, le film de Mati Diop, grand prix du festival de cannes 2019. (mercredi 12 février, à 20 heures)
Dans une banlieue populaire de Dakar, les ouvriers d’un chantier décident de quitter le pays par l’océan pour un avenir meilleur. Parmi eux, le jeune Souleiman doit laisser derrière lui Ada, celle qu’il aime…
Ce cinéma aux multiples facettes aime la satire sociale, les belles histoires, la beauté, l’humour, la vie. Ainsi, en interrogeant la liberté, la religion, la violence tout autant que les secrets de la sphère intime, c’est à l’Universel, en plan large, qu’il touche…
Alors, bon voyage en Afrique et à Mon Ciné, salle Art et Essai bien plus que de quartier, qui porte si bien son label et ses missions !
Christine Prato
Les Rendez-vous des cinémas d’Afrique :
Où ? Mon Ciné, 10 avenue Ambroise-Croizat à Saint-Martin-d’Hères
04 76 54 64 55
En partenariat avec un collectif de 14 associations : Algérie au cœur, Alter-Egaux Isère, Ansera (Association franco-burkinabé), Asali, Association des Sénégalais de l’Isère, Association des Tunisiens de l’Isère ATI-Citoyens des deux rives, Conseil des Nigériens de France (Conif), Collectif du 17 octobre 1961, Coup de soliel en Auvergne-Rhône-Alpes, FNAR (Faisons notre avenir), Inter-Med, Interstices, association Raccords, Survie.
Restauration sur place, typique du Moyen-Orient : vendredi 14, dimanche 16, lundi 17 et mardi 18 février, à partir de 19 heures.