FIL INFO – La modernisation du synchrotron européen de Grenoble vient de franchir, ce 30 janvier 2020, une étape clé. Les scientifiques des lignes de lumière ont obtenu le premier faisceau de rayons X de la nouvelle machine en construction sur le site. Et ce, avec un mois d’avance sur le calendrier du projet.
« Les rayons X brillent à nouveau dans le hall expérimental de l’ESRF ! », se réjouit Francesco Sette, directeur général du synchrotron européen de Grenoble (ESRF). De fait, les scientifiques des lignes de lumière ont observé hier, 30 janvier 2020, le premier faisceau de rayons X de la nouvelle machine en construction sur leur site. Et ce, avec un mois d’avance sur le calendrier du projet.
Ainsi, la route semble moins difficile que prévue pour le grand équipement qui doit faire peau neuve d’ici le 25 août 2020 selon le planning annoncé. Initiés en décembre 2018, les travaux visent à remplacer la source de troisième génération de l’ESRF par une toute nouvelle génération de synchrotron à haute-énergie baptisée ESRF-EBS (pour Extremely brilliant source) alias synchrotron 4G (pour 4e génération).
« La forme du faisceau est extrêmement bonne et quasi cylindrique »
Francesco Sette ne cache pas sa satisfaction car « la forme du faisceau est extrêmement bonne et quasi cylindrique, comme prévu, avec une taille inférieure au millimètre à 100 m de la source ! », ajoute-t-il. Ainsi, 26 des 27 lignes de lumière publiques de l’ESRF ont obtenu un faisceau d’électrons stocké de 5 mA.
« C’est une première », déclare Harald Reichert, directeur de recherche à l’ESRF qui s’en explique. « En un an, nous avons démantelé une machine de 1 km de long, installé un nouveau concept de machine et 10 000 composants de haute-technologie, et aligné 5 km de lignes de lumière à la précision de quelques microns », détaille-t-il. « Cela marche tout de suite, c’est assez exceptionnel », se félicite encore le chercheur.
« Cela montre à quel point les équipes ont travaillé dur »
Quant à Jean Susini, directeur de la recherche à l’ESRF, il fait part de sa conviction : « Cela montre à quel point les équipes ont travaillé dur pour accomplir un véritable exploit. En particulier nous sommes très reconnaissants au groupe d’alignement pour ce remarquable succès. »
D’où un certain optimisme dans les rangs des chercheurs. « Cela nous rend confiant pour l’accueil des premières expériences scientifiques », ajoute-t-il. De fait, avec ce programme de modernisation à hauteur de 150 millions d’euros, le synchrotron européen de Grenoble, à l’instar des États-Unis, du Japon et de la Chine, pourra offrir aux scientifiques de nouvelles opportunités de recherche. Le tout, dans des domaines tels que la santé, l’énergie, l’environnement et les nouveaux matériaux.
Véronique Magnin