FIL INFO — Le collectif opposé à la fusion entre Actis et Grenoble Habitat profite des élections municipales pour (re)donner de la voix. Alors que le rapprochement entre les deux bailleurs sociaux semble au point mort, les défenseurs du logement social organisent une réunion publique mardi 4 février à Grenoble. Et appellent les candidats des 49 communes de la Métro à venir débattre avec eux.
Pas de « privatisation rampante » ni de « loyers [qui] engraissent les actionnaires ». Tels sont les termes du collectif « Non à la privatisation d’Actis », fondé lors de la tentative de fusion entre les bailleurs sociaux Actis et Grenoble Habitat. Si la Métropole et la Ville de Grenoble ont finalement fait le choix de temporiser face à la virulente contestation du projet, ses opposants n’en demeurent pas moins résolus à continuer à faire entendre leur voix.
Composé de syndicats et de représentants de locataires*, le collectif organise ainsi une « réunion publique d’interpellation » le mardi 4 février à 18 heures, à la Maison des associations de Grenoble. « À la veille des municipales, nous interpellons l’ensemble des candidats des 49 communes de la Métro sur leurs intentions dans le domaine du logement et particulièrement du logement social », écrit-il. Des candidats naturellement invités à venir participer au débat.
Le collectif et les salariés demandent à être entendus
Les revendications du collectif ? « Nous voulons une politique publique, des collectivités locales et des bailleurs sociaux qui soient réellement au service des plus fragiles », listent les auteurs de l’interpellation. Non sans réclamer encore « plus de logements que nous avons les moyens de payer », « un meilleur entretien des logements et une meilleure isolation des immeubles », et « un meilleur service pour les locataires ».
Plus encore, les locataires demandent à être entendus. Notamment dans les conseils d’administration des bailleurs sociaux, au sein desquels les associations veulent pouvoir délibérer sur chacun des sujets. Il en va de même pour les salariés des structures, précise encore le texte. Qui rappelle que les instances représentatives d’Actis comme de Grenoble Habitat s’étaient prononcées contre la fusion.
Annoncé pour 2018 avant de voir son calendrier se resserrer, le rapprochement entre les deux bailleurs sociaux avait cristallisé toutes les tensions sur la gauche de l’échiquier politique. Tout en dénonçant des « fake news », le président de la Métro et le maire de Grenoble avaient finalement jeté l’éponge et choisi de « reprendre le temps de la réflexion ». Le projet a, depuis, disparu des radars… en attendant l’issue des élections municipales ?
Florent Mathieu
* La Confédération générale du logement (CGL), Consommation logement cadre de vie (CLCV), Droit au logement (Dal), la Confédération nationale du logement (CNL), la Confédération syndicale des familles (CSF), Indecosa-CGT, la CFDT et la CGT.