FIL INFO — Présent à Voreppe le jeudi 30 janvier, le président des Républicains a officiellement affirmé le soutien du parti à la candidature grenobloise d’Alain Carignon pour les municipales. De quoi convaincre l’électorat de droite ? Si une partie semble déjà acquise à la cause de l’ancien maire, une autre rechigne face aux déboires judiciaires dont son passé est entaché.
« J’ai plutôt le sentiment que les choses peuvent bouger. J’espère qu’on va reprendre cette ville », a indiqué le président des Républicains Christian Jacob au micro de France Bleu, lors des vœux du parti LR de l’Isère, jeudi 30 janvier. Et, si la cérémonie se déroulait à Voreppe, c’est bien de Grenoble dont parle le responsable. Une ville ancrée à gauche depuis quatre mandatures, après le passage par la case prison de son édile RPR Alain Carignon.
C’est pourtant bel et bien l’ancien maire que le patron des Républicains soutient officiellement aujourd’hui. « Si j’étais grenoblois, je ne me tromperais pas de bulletin. Je choisirais celui d’Alain Carignon ! », a‑t-il ainsi lancé, cité cette fois par Le Dauphiné Libéré. En 2014, au terme d’un bras-de-fer avec Matthieu Chamussy, Alain Carignon avait été relégué en neuvième position sur la liste de droite. Et n’avait pu siéger, jusqu’à récemment, au conseil municipal.
Une droite acquise à la candidature d’Alain Carignon ?
La déclaration de Christian Jacob met fin à un (relatif) suspense : quand bien même l’ancien maire de Grenoble n’a pas d’investiture LR officielle, le parti ne présentera pas de candidat contre lui. Il est vrai que personne ne se pressait au portillon : Matthieu Chamussy a quitté le parti en janvier 2019 pour se rapprocher successivement de Stéphane Gemmani, puis d’Émilie Chalas, avant de quitter récemment la scène. Et les velléités du sénateur LR de l’Isère Michel Savin n’auront pas fait long feu.
Reste à savoir quel bénéfice Alain Carignon peut retirer de ce soutien. Si une partie de la droite grenobloise semble acquise à la cause de l’ancien maire, ses déboires judiciaires passés sur fond de corruption avérée en rebutent une autre. De quoi favoriser un vote en faveur d’Émilie Chalas ? Une chose est sûre : alors que les municipales de Grenoble proposent trois listes se revendiquant de gauche*, certains électeurs grenoblois de droite risquent de se sentir bien seuls dans l’isoloir.
Florent Mathieu
* Grenoble en commun, Grenoble Nouvel air et La Commune est à nous.