FIL INFO – Grenoble était la 7e ville la plus embouteillée de France en 2017. La 6e en 2018, puis le 5e en 2019. En 2020, la capitale du Dauphiné grimpe une marche de plus pour finir au pied du podium, d’après Tom Tom. Un classement dont ne s’est pas fait spontanément écho ni la Métropole ni la Ville de Grenoble. Mais sur lequel a opportunément rebondi le collectif Grenoble à cœur.
Grenoble continue de caracoler en tête des villes les plus embouteillées de France. Dans son classement 2020, Tom Tom, fabricant de GPS et d’outils à la navigation, place la capitale du Dauphiné en 4e place, juste derrière Marseille, Bordeaux et Paris, avec un taux d’embouteillage de 32 %.
En 2017, Grenoble pointait à la 7e position, puis à la 6e en 2018 et 5e en 2019. Record à nouveau battu donc en 2020 puisque la ville gagne encore une place, ses embouteillages ayant augmenté de 3 % en un an. Le plus gros bouchon ? Le vendredi entre 16 et 17 heures, avec un taux de 80 % de routes à la circulation ralentie. Au final, c’est en moyenne 151 heures perdues chaque année dans les bouchons par les automobilistes, soit un peu plus de six jours, calcule Tom Tom.
« Les voitures ne se sont pas transformées en vélos »
Si ni la Métropole ni la Ville de Grenoble n’ont spontanément réagi face à cette nouvelle montée dans le classement, Grenoble à cœur a vite saisi la balle au bond. Le collectif, connu pour être le principal opposant à l’opération Cœurs de ville, cœurs de métropole (CVCM), a lui aussi fait ses comptes. Mais sur le boulevard Agutte-Sembat, fermé dans ce cadre à la circulation automobile depuis avril 2017 pour n’être autorisé qu’aux seuls vélos et bus.
En décembre dernier, le collectif s’est donc posté aux abords de l’axe. Un boulevard « apaisé “à mort” bien que ce soit un jour de marché de Noël », souligne-t-il. Et il a compté. Résultat ? « Un peu plus de cinq vélos par minute aux heures de pointe et deux aux heures creuses. C’est certes plus que le peu qui passait sur le boulevard avant CVCM-Chronovélo, mais est-ce suffisant pour en justifier la fermeture ? », interroge le collectif.
« Les voitures ne se sont pas transformées en vélos », constate-t-il ironiquement dans un communiqué. Une allusion directe à la promesse de la Métropole de Grenoble en 2014 de tripler d’ici la fin du mandat la part modale du vélo, notamment en aménageant les « autoroutes à vélos ».
Patricia Cerinsek