FIL INFO — Alors que le gouvernement a revu sa copie sur la limitation de vitesse à 80 km/h, le président du Département de l’Isère Jean-Pierre Barbier dénonce des critères trop restrictifs pour permettre un retour au 90 km/h sur les routes du département. L’opposition socialiste quant à elle s’en réjouit, en rappelant le bilan catastrophique de la mortalité routière en 2019.
Pas de retour au 90 km/h sur les routes iséroises, annonce le président du Conseil départemental. Imposée par le gouvernement, la réduction de la vitesse sur les routes secondaires avait suscité des protestations de la part de nombreuses collectivités, dont le Département de l’Isère et la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Et si l’État a, depuis, revu sa copie, Jean-Pierre Barbier estime que le compte n’y est toujours pas.
« Les critères imposés sont si restrictifs qu’aucun tronçon de routes départementales ne pourrait repasser aux 90 km/h en Isère », écrit ainsi le Département dans un communiqué. Plus précisément ? Pour repasser à 90 km/h, les routes doivent faire au moins 10 kilomètres de long, interdire le dépassement, ne pas comporter d’arrêts de transport en commun, ou encore ne pas être fréquentées par des poids lourds ou des engins agricoles.
Une mortalité routière en forte hausse en 2019
« Le changement constant de vitesse maximale autorisée, d’un département à l’autre, d’une route à l’autre, pourrait créer une dangereuse confusion pour le conducteur », estime Jean-Pierre Barbier face à ces restrictions. Et le président du Département d’exprimer sa colère : « Devant le diktat du gouvernement et devant l’impossibilité technique de répondre à ses exigences, il ne nous est pas possible de revenir aux 90 km/h et je suis le premier à le déplorer ».
Une position qui suscite l’ironie du groupe socialiste du Département. « On se souvient de Jean-Pierre Barbier (…) alors qu’il se faisait prendre en photo [pour le Dauphiné libéré, ndlr] à côté de panneaux de limitation de vitesse à 90 km/h », écrivent les élus d’opposition. Non sans moquer une « ficelle démagogique » finalement non suivie d’effet. Ce dont les socialistes se réjouissent, au vu du bilan de la mortalité sur les routes en 2019.
Au 31 décembre 2019, la préfecture de l’Isère dénombrait en effet 76 personnes décédées sur les routes, soit une hausse de 35,7 % par rapport à l’année 2018 et un taux de mortalité inédit depuis 2013. La tendance serait à la baisse en ce début d’année 2020… avec tout de même déjà trois décès et 25 personnes blessées, selon le dernier bilan préfectoral en date du 27 janvier 2020.