TROIS QUESTIONS À - L'islamologue Ghaleb Bencheikh sera vendredi 24 janvier au Musée de Grenoble2Vendredi 24 janvier à 18 h 30 à l'auditorium du Musée de Grenoble (ouverture des portes à 18 heures). Entrée gratuite. pour une conférence sur La République et l'islam, à l'invitation de l'association Atllas. Il revient pour Place Gre'net sur la nécessaire séparation entre le politique et le religieux. Et sur la provocation qu'il juge "inacceptable" des opérations burqini dans les piscines municipales de la ville, l'été dernier. Pour le président de la Fondation de l'islam de France, le maillot intégral relève du "bricolage théologico-politique pour des considérations identitaires ».
Le titre de votre conférence met en parallèle la République et l’islam, sans intégrer la seconde dans la première. L’islam est-il incompatible avec les valeurs de la République ?
Ghaleb Bencheikh : De prime abord, il y aurait une incompatibilité irréductible. Mais, pardonnez-moi de revenir sur votre question : le concept d'« islam" et celui de "République" ne sont pas dans le même registre épistémologique.
La République désigne un mode de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par des personnes élues ; elle est le cadre dans lequel se vit la nation. Et l’islam est une tradition religieuse et, en principe, un système pourvoyeur d’éthique et d’élévation spirituelle.
Maintenant, la triade républicaine « liberté-égalité-fraternité » n’est pas incompatible avec les valeurs d’entraide que prône la tradition religieuse islamique. Poser la question entre l’islam et la République, ce serait poser la question entre la République et d’autres traditions religieuses du monothéisme abrahamique.
Il s’agit de respecter le primat de la loi commune et du droit positif sur toute autre loi d’inspiration religieuse. La séparation de la politique d’avec la religion est un acquis de la modernité. Il n’y a aucune raison, en France, pour que les citoyens musulmans ne l’observent pas et ne s’y trouvent pas. La force est à la loi. Sinon, ce serait la loi de la force et nous n’en voudrions pas.
Quel est, aujourd’hui en France, le poids et l’influence des Frères musulmans ? Avec quelle emprise sur les électeurs de confession musulmane ?
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