EN BREF – Des plaques de polystyrène pour murer le local de campagne, accompagnées de messages hostiles : c’est ce qu’ont découvert les militants en faveur de la candidate LREM Émilie Chalas, mardi 14 janvier à Grenoble. Une action que dénonce la parlementaire. De même que le maire sortant Éric Piolle, via un message prudent dans le choix de ses termes.
« On ne lâchera rien ». Tel est le message lancé par la candidate (et députée) investie par La République en marche aux municipales de Grenoble. Émilie Chalas réagissait ainsi sur les réseaux sociaux à une action de “murage” de son local de campagne, mardi 14 janvier 2020, place Saint-André à Grenoble. Des plaques de polystyrène peintes pour ressembler à des briques avaient en effet été collées dans la nuit devant le local, accompagnées de messages hostiles.
Ce n’est pas la première fois que la campagne d’Émilie Chalas est marquée par des incidents. Dans la foulée d’une manifestation sauvage contre la réforme des retraites le samedi 7 décembre 2019, un stand de campagne aux couleurs de la candidate avait été pris à partie et partiellement dégradé. Émilie Chalas annonçait alors vouloir porter plainte. Et dénonçait au passage une condamnation jugée équivoque de la part du maire de Grenoble Éric Piolle.
Émilie Chalas prône un débat de propositions
« Ce samedi de nouveau, notre stand de campagne a été dégradé, du matériel détruit et des militants insultés, fait-elle savoir ce mardi soir dans un communiqué. Ce matin le local de campagne était muré, les portes et serrures condamnées. Intimidations, menaces, insultes, deviennent monnaie courante. Cela suffit ! », affirme la candidate, qui s’interroge : « Au nom de quelle idéologie préfère-t-on l’insulte et la menace au débat constructif et respectueux ? » Tout en déclarant refuser de « capituler face à l’intolérance et la violence d’une poignée d’individus ».
Et celle-ci de poursuivre : « Devant la tournure de la campagne grenobloise, j’appelle tous les démocrates à condamner sans détours ces comportements. J’appelle également tous les candidats à montrer l’exemple et à s’engager dans une campagne de propositions, et à accepter d’en débattre. »
Condamnation (sans dénomination) d’Éric Piolle
« Condamner sans détours » ? La nouvelle action n’a en tout cas pas suscité de réaction du candidat Alain Carignon. Tandis qu’Olivier Noblecourt a dénoncé sur Twitter (uniquement) des « méthodes d’intimidation inacceptables ». Twitter encore, où Éric Piolle prend une nouvelle fois la plume pour commenter le coup d’éclat. Du moins peut-on le supposer… puisque le maire ne cite jamais le nom de sa concurrente.
« Il y a quelques jours je dénonçais une campagne de caniveau : ça continue… Notre démocratie locale a besoin de calme et de respect pour que chaque Grenoblois puisse débattre et choisir sereinement le projet d’avenir pour sa ville », écrit ainsi Éric Piolle sur son compte Twitter. En faisant référence à son intention de porter plainte contre les partisans d’Alain Carignon, suite aux attaques lancées par Grenoble le changement.
Des termes choisis pour ne pas froisser une partie de son électorat ? Le maire sortant manque en effet rarement une occasion d’attaquer frontalement LREM. « Nous ne serons pas le trophée de la macronie », proclamait-il lors de l’inauguration de son propre local de campagne. Tandis que son collectif Grenoble en commun compte depuis peu une figure des Gilets jaunes dans ses rangs, en la personne de Julien Terrier.
Florent Mathieu
Article modifié le mercredi 15 janvier 2020, avec la mention et l’incorporation de la réaction d’Olivier Noblecourt, préalablement signalée manquante par erreur.