EN BREF – Alors que la vente du groupement hospitalier mutualiste de Grenoble suit son cours, un collectif d’usagers se mobilise. En vue, le lancement d’une coopérative d’intérêt collectif pour reprendre les cliniques mutualistes. Coup d’envoi ce lundi 13 janvier lors d’une première réunion publique.
La vente du groupement hospitalier mutualiste (GHM) est sur les rails. Or sa cession par la mutuelle Adrea, son actionnaire majoritaire, est pour le moins convoitée. D’après nos informations, une dizaine de candidats seraient même sur les rangs pour racheter le GHM, deuxième pôle de santé mutualiste en France qui regroupe à Grenoble la clinique mutualiste, la clinique d’Alembert et le centre Daniel Hollard. Trois candidats seront pré-sélectionnés, début février, avant le choix définitif du repreneur en juin.
Depuis des mois, l’annonce de la vente met en émoi la communauté médicale et une partie du monde politique. Avec la crainte que le GHM ne perde son statut d’établissement de santé privé d’intérêt collectif (Espic) à but non lucratif. Et ne tire un trait sur ses missions de service public comprenant l’accès universel et gratuit aux soins.
La résistance s’organise
Alors la “résistance” s’est organisée. Après le lancement d’une pétition, des usagers se sont organisés en collectif, autour de l’union de quartier Chorier Berriat et du syndicat Force ouvrière, majoritaire au GHM. Une association des amis des cliniques mutualistes de Grenoble a aussi vu le jour en décembre.
« Cette vente, sans condition, nous interroge sur le devenir de l’accès aux soins sur Grenoble, souligne le collectif des usagers. Nous n’avons aucune garantie que la clinique reste d’intérêt collectif et qu’elle ne soit pas vendue au privé lucratif dans le but de faire de l’argent et non de permettre à toutes et tous de pouvoir se soigner. »
« Les conséquences d’un passage au privé lucratif imputeraient directement les usagers : les dépassements d’honoraires seront à la charge du patient », souligne le collectif, qui craint également une fermeture de la maternité et des urgences. Avec son corollaire : une concentration de toutes les urgences dans un CHU déjà en très forte tension.
Grève au groupement hospitalier mutualiste fin janvier
Le collectif ne se contente pas de dénoncer la vente. Fin janvier, il viendra en soutien au mouvement de grève. Mais il entend aussi demander des comptes à Adrea, à l’union mutualiste pour la gestion du groupement hospitalier mutualiste (UMG-GHM) et travaille aux côtés de l’Urscop au projet d’une coopérative d’intérêt collectif pour reprendre les cliniques mutualistes.
Des actions et projets que le collectif présentera lundi 13 janvier, aux côtés de l’association des amis des cliniques mutualistes, lors d’une réunion publique organisée à 19 heures à l’Ampérage.
Patricia Cerinsek