EN BREF – Éric Piolle a annoncé, ce jeudi 9 janvier, son intention de porter plainte pour diffamation contre le collectif Grenoble le changement soutenant Alain Carignon. En cause, l’accusation de « conseiller intéressé » qui aurait favorisé, grâce à ses mandats électifs, l’entreprise Raise Partner SARL, dans laquelle il est actionnaire minoritaire et où travaille son épouse.
Éric Piolle, maire de Grenoble et candidat à sa propre succession pour les municipales de Grenoble, a jeté un pavé dans la mare ce jeudi 9 janvier à l’occasion de ses vœux à la presse.
Ce dernier a en effet déclaré avoir l’intention de porter plainte pour diffamation contre le collectif Grenoble le changement soutenant son rival Alain Carignon.
En cause ? Les allégations du collectif, que l’élu dément, l’accusant d’avoir été un « conseiller régional intéressé ». En d’autres termes, Éric Piolle aurait voté des subventions ayant profité indirectement à l’entreprise Raise Partner SARL dont il est actionnaire minoritaire et où travaille son épouse. Cette contre-attaque inédite à Grenoble du maire sortant fait suite au signalement adressé ce vendredi 3 janvier à Éric Vaillant, procureur de la République, par les soutiens de son rival.
« J’ai décidé de déposer plainte pour diffamation contre ceux qui diffusent ces informations »
C’en est trop pour Éric Piolle qui a donc décidé de ne pas laisser passer cette information qu’il juge fallacieuse et qualifie de fake news, ce thème ayant constitué le début de son discours devant la presse. Après avoir cité nombre d’attaques personnelles, rumeurs et autres tentatives d’utiliser sa vie personnelle pour le discréditer, l’édile en est venu à évoquer l’objet de sa plainte.
« À plusieurs reprises, ces personnes ont fait circuler des informations mensongères salissant les élus, les agents de la Ville dans le seul but de manipulations en vue des élections », accuse l’édile. « Concernant particulièrement ce dossier, j’ai décidé de déposer plainte pour diffamation contre ceux qui diffusent ces informations », poursuit Éric Piolle. Qui regrette, par ailleurs, que certains les aient relayées « sans obligation de vérification, de prudence et de sérieux ». Un ange passe.
« À force de laisser-aller, nous plongeons notre vie publique dans le caniveau »
« À force de laisser-aller, nous plongeons notre vie publique dans le caniveau et je rappelle, c’est mon rôle, la limite à ceux qui font profession de la violer à longueur de journée », poursuit Éric Piolle. Qui profite de l’occasion pour enfoncer le clou à propos de celui qu’il qualifie de « voyou ».
« Je refuse d’entrer dans le match qu’ont construit ceux qui espèrent son retour depuis 2002 et de faire monter le ton », explique le maire.
Pour ce dernier, « tout cela se passe comme dans les années 80 […] Mais en tant que patron de cette institution, il est de ma responsabilité de faire vivre un débat public qui donne des clés pour avancer et transformer Grenoble ».
« Tout cela passe par le respect de la limite et je marque aujourd’hui cette limite », conclut gravement Éric Piolle.
Joël Kermabon