FOCUS – Le Conseil de développement Grenoble-Alpes Métropole veut interroger les candidats des élections municipales à venir sur leur vision des intercommunalités. Et sur la place de la Métropole et des décisions métropolitaines dans leurs programmes. L’occasion de rappeler que certains promettent pour leurs communes des choses qui ne dépendent pas que d’eux. Et d’informer le public sur les compétences de la Métropole.
Quelle place pour les intercommunalités dans les programmes et les déclarations des candidats aux élections municipales ? C’est la question que veut (re)poser le Conseil de développement de Grenoble-Alpes Métropole. Lundi 16 décembre, le C2D (pour les intimes) lançait officiellement un groupe de travail intitulé « Citoyenneté démocratie intercommunalité ». Une première réunion pour poser les bases des démarches à entreprendre durant la campagne.
Le Conseil de développement ? « C’est une instance de propositions, d’avis, de débats, qui est aux côtés du conseil métropolitain », explique sa coprésidente Marie-Christine Simiand. Une instance certes sous l’égide de la Métro, mais indépendante et composée de représentants de citoyens, de jeunes ou encore du monde associatif. Et qui n’hésite pas à poser les questions qui fâchent… comme la question de la désignation démocratique des conseillers métropolitains.
Expliquer et sensibiliser sur ce que fait la Métropole
La question de l’intercommunalité n’est pas non plus de tout repos. « C’est une réalité qu’il nous a semblé important de dire aux candidats et aux citoyens : un maire décide d’un certain nombre de choses… mais pas tout seul ! », rappelle la coprésidente. Le Conseil de développement compte ainsi réaliser un document rappelant les (nombreuses) compétences de la Métro. Mais aussi organiser des réunions avec des candidats sur cette question précise.
« L’idée, c’est de faire un peu plus d’explication, de sensibilisation sur ce qu’est la Métropole », explique Marie-Christine Simiand. Une Métropole qu’elle juge trop souvent oubliée, y compris par les élus locaux. À ses yeux, certaines communes font juste le « service minimum ». « Quelles informations trouvez-vous dans les mairies sur les décisions intercommunales ? », interroge-t-elle ainsi.
Les (premières) idées du groupe de travail ? « Il faudrait qu’à chaque conseil municipal, il y ait un retour sur les travaux et les réflexions métropolitains. Et pourquoi pas, aussi, une rubrique dans le journal communal », décrit Marie-Christine Simiand. Non sans ironiser face à certaines résistances prévisibles : « Peut-être que les maires n’aiment pas dire qu’ils ne sont pas seuls à détenir les clés de ce qui se passe sur leur commune ».
La gratuité des transports, un sujet extra-communal
Au cours des réunions publiques avec les candidats, le C2D compte ainsi demander quel regard sur la Métro, ou l’intercommunalité en général, est porté dans les programmes. Par exemple, en faisant figurer sur les professions de foi les orientations municipales, mais aussi les orientations métropolitaines : « un recto commune, un verso Métropole ». Que les candidats le veuillent ou non, ils ne sont en effet pas les seuls maîtres de nombre de leurs engagements.
Exemple flagrant ? La gratuité des transports. Alors que chacun semble s’emparer de la question d’une matière ou d’une autre, celle-ci ne dépend pas d’un seul édile. Éric Piolle en a fait expérience, en se retrouvant dans l’impossibilité d’appliquer sa promesse de gratuité pour les jeunes. « Ce n’est pas très clair quand un candidat dit qu’il fera ceci ou cela alors que cela ne dépend pas de lui. Il peut le proposer, mais il n’est pas seul à décider », insiste la coprésidente du C2D.
Et ceci d’autant plus que la Métro n’a rien d’hégémonique. « Grenoble est le cœur de la Métropole, mais il y a des drapeaux communaux bien plantés », analyse Marie-Christine Simiand. Et de rappeler que depuis trente ans, aucun président de la communauté d’agglomération puis de la métropole n’émanait de la ville centre. Le dernier maire de Grenoble – président de la Métro en date ? Un certain Alain Carignon, brièvement entre 1983 et 1985.