EN BREF – Avec sa nouvelle création, Un fleuve au-dessus de la tête, la Compagnie des Mangeurs d’étoiles livre un message fort sur notre rapport au travail. Entre théâtre, film documentaire et ciné-concert, ce spectacle livre une vision à la fois intime et onirique du quotidien de différents travailleurs.
Sur scène : décor minimaliste, lumière tamisée et ambiance intimiste. Sur un écran, des images plongent le spectateur dans l’univers de la pièce. La nuit, dans une région industrielle, au bord de ce qu’on peut imaginer être un périphérique, Ysa retrace les lignes de sa vie d’avant. « Elle a subi quelque chose de violent au travail », précise Tristan Dubois, le metteur en scène et scénographe, au sein de la compagnie des Mangeurs d’étoiles, en résidence aux Théâtre[s] de Grenoble.
Extrait de la vidéo de présentation d’Un fleuve au dessus de la tête. © Cie des mangeurs d’étoiles
Notre rapport au travail est bien au cœur de cette création à la croisée du théâtre, du film documentaire et du ciné-concert. « Le spectacle aborde la mutation du monde du travail », précise Tristan Dubois. « Le personnage d’Ysa a subi un burn out [état d’épuisement physique, émotionnel et mental lié à une dégradation du rapport d’une personne à son travail, ndlr]. C’est bien de parler de ça, mais surtout de comment on s’en relève. Il y a quelque chose de lumineux dans le spectacle. Ça s’ouvre sur quelque chose. »
Entre imaginaire et documentaire
Le spectacle de la Compagnie des mangeurs d’étoiles met en scène Ysa, après un burn out, qui repense son rapport au travail.
Pour porter ce spectacle, deux comédiennes, Marie Bonnet et Chloé Schmutz. Ainsi qu’un musicien, Romain Preuss, qui a composé les musiques accompagnant la pièce.
« Explorer tous les arts est dans l’ADN de notre compagnie », explique Tristan Dubois. Ce mélange audacieux d’interprétation, de vidéos documentaires et de morceaux musicaux plonge ainsi le spectateur dans un univers onirique, où réel et fiction se mêlent.
Entre l’histoire du personnage d’Ysa et les véritables témoignages de personnes interviewées lors de la période de préparation de la pièce, une situation, un mot, un détail renvoient le spectateur à son quotidien. La pièce incite ainsi à réfléchir sur notre rapport au travail et la place que cette activité occupe dans notre vie.
À l’origine d”« Un fleuve au-dessus de la tête », une commande d’écriture passée à l’autrice Carine Lacroix, avec qui la compagnie des Mangeurs d’étoiles a déjà travaillé en 2017. Mais il s’agit aussi un processus documentaire mûrement réfléchi.
« Depuis janvier 2018, nous explorons le pays roussillonnais, où la vie s’organise essentiellement autour de l’activité de ses sites industriels », explique Tristan Dubois. « En septembre 2018, nous avons entrepris une démarche analogue tournée vers le secteur tertiaire dans l’agglomération grenobloise, avec notamment une entrée dans le Centre hospitalier universitaire. »
Le spectacle devrait ainsi donner à voir une dizaine de personnes s’étant prêtées au jeu. Autant de récits à même de nous interroger, si ce n’est de remettre en question notre rapport au travail.
Augustin Bordet
Un fleuve au-dessus de la tête, de la Compagnie des Mangeurs d’étoiles
Premières représentations :
L’Heure Bleue – Saint-Martin‑d’Hères
Jeudi 16 janvier 2020 à 20 heures
Vendredi 17 janvier 2020 à 20 heures