FIL INFO – Des chercheurs grenoblois du CNRS et de l’Université Grenoble-Alpes seront aux côtés de confrères italiens et australiens dans une expédition sur le plateau Antarctique, organisée du 7 décembre 2019 au 25 janvier 2020. Un périple de plus d’un millier de kilomètres pour mieux comprendre la manière dont le continent réagit au réchauffement climatique.
« Comment le continent Antarctique réagit-il au réchauffement en cours ? » C’est la question à laquelle des scientifiques vont tâcher de répondre à l’occasion d’un « raid » organisé sur le plateau Antarctique, du 7 décembre 2019 au 25 janvier 2020. Le trajet : 1 318 kilomètres aller-retour, avec des températures oscillant entre – 25 et – 45 degrés Celsius. Des chercheurs grenoblois du CNRS et de l’Université Grenoble-Alpes (UGA) font partie du voyage.
Ils ne seront (évidemment) pas seuls : baptisée EAIIST (« East Antarctic International Ice Sheet Traverse »), l’expédition comprend une quarantaine de scientifiques français, italiens et australiens. Avec un pilotage conjoint de Barbara Stenni (Université Ca” Foscari de Venise) et Joël Savarino (Institut des géosciences de l’environnement de Grenoble), elle repose sur un financement franco-italien, pour une opération de plus de 2 millions d’euros.
La montée des océans au cœur des questions de l’expédition
Grâce à leur périple, les chercheurs espèrent « mieux déchiffrer les archives climatiques et mieux prévoir la hausse du niveau marin ». La question de la montée des océans est au cœur des questionnements. Alors que le réchauffement climatique occasionne une fonte de la calotte, il crée aussi plus de précipitations sur le continent Antarctique. Une situation qui pourrait limiter la perte de masse de la calotte glaciaire, et modérer dès lors la hausse redoutée.
Les chercheurs présents sur place auront ainsi pour mission de vérifier si l’accumulation de neige a effectivement augmenté sur le plateau Antarctique. Quitte à explorer « les parties les plus arides, inhospitalières et méconnues » de cette région du globe « essentielle au fonctionnement de la machine climatique terrestre ».
Autre objectif : en savoir plus sur les « mégadunes », ces ondulations de la surface vitrée du continent Antarctique que des satellites de la Nasa ont mises à jour en 2003. « Comprendre leur formation et la manière dont elles enregistrent la composition de l’atmosphère est essentiel pour interpréter les archives du climat que constituent les carottes de glace », décrivent ainsi les organisateurs de l’expédition.